HAUT-JURA – Saint-Claude et l’église de Lavancia

     

    La journée partagée le Mercredi 21 août 2019, qui nous a conduits à SAINT-CLAUDE, dans le Haut-Jura, et sur la route de notre retour, nous avons eu le plaisir de vous présenter l’église en bois de LAVANCIA.

    LE HAUT-JURA ET SAINT-CLAUDE, sa capitale, labellisée « Plus Beaux Détours de France » depuis 2016

    Le Haut-Jura s’élève jusqu’à 1723 mètres au Crêt de la Neige… C’est une terre de sensation avec ses beautés naturelles et ses paysages époustouflants :

    Sources, ruisseaux, cascades vertigineuses, lacs, vallées sauvages, forêts d’épicéas et de sapins, grottes, gouffres impressionnants, cours d’eau souterrains…et bien sûr pâturages où paissent les vaches dont le lait donne le fameux comté !

    Le Haut-Jura est également une terre de Patrimoine et de savoir-faire : nous appréhenderons cette approche à SAINT-CLAUDE, sa capitale, située dans le cœur du massif du Jura, à une altitude moyenne de 435 mètres.

    SAINT-CLAUDE se trouve au fond d’une vallée encaissée à la confluence entre les rivières Bienne et Tacon, elle est dominée par les sommets du Haut-Jura, tels que le mont Bayard, le Pain de Sucre, le Crêt Pourri ou le mont Chabot.

    A savoir que SAINT-CLAUDE est desservie par une ligne de chemin de fer surnommée ligne des Hirondelles qui traverse le Jura, de DOLE à SAINT CLAUDE.
    La ville est distante de 60 kms de GENEVE et de 30 kms d’OYONNAX. La ville compte près de 11000 Sanclaudiennes et Sanclaudiens.

    Pause-café sur l’aire d’autoroute de CEIGNES CERDONoù nous étions attendus pour mieux débuter la visite dès 9h30 au Musée de l’Abbaye de SAINT-CLAUDE.
    La Journée est entièrement consacrée à la découverte des richesses patrimoniales et artisanales de SAINT-CLAUDE.

    Quelques mots sur l’histoire de Saint-Claude à travers les âges
    • Des périodes de la Préhistoire et de l’Antiquité, quelques traces d’occupation humaine ont été relevées sur le territoire de la commune.

    • L’histoire de SAINT-CLAUDE débute véritablement au 5e siècle, autour des années 430-435, avec l’arrivée d’un ermite, Romain, bientôt suivi de son frère, Lupicin. En quête d’un « désert », ils s’établissent dans ce « rude territoire vierge ». Ce lieu, un éperon entouré de montagnes au confluent des rivières de la Bienne et du Tacon, s’appelait Condadisco, du celte condat, confluent.
    Ils construisent des huttes et se préparent à vivre une existence de cénobites, c’est le début du monastère de Condat.

    • La renommée des ermites attire des disciples de plus en plus nombreux et conduit à un monastère organisé où règne désormais la vie communautaire, véritablement installée sous l’abbatiat de Saint-Oyend, 4ème abbé (de 485-490 à 512-514).

    La destruction par un incendie des constructions primitives permet une restructuration du monastère parfaitement adaptée à une vie communautaire avec l’introduction de la règle de Tarnate (nom originel de l’abbaye d’Agaune qui fixa une règle portant son nom).
    Les guérisons opérées du vivant d’Oyend se perpétuent après sa disparition et sa popularité devient telle qu’il donne, pour dix siècles, son nom à l’abbaye et à la ville : Saint-Oyend de Joux (soit Saint-Oyend du Jura).

    Son 12ème abbé en est Claude, qui administre l’abbaye durant 55 ans (milieu 6e siècle au début du 7e siècle) et fait évoluer la règle monastique vers celle de Saint-Benoit. Sa réputation de thaumaturge ou « faiseur de miracles » ne s’est répandue qu’à partir du 12e siècle après qu’on ait retrouvé, vers 1160, son corps entier et non corrompu, bien que non embaumé !

    Sa gloire éclipse alors celle de saint Oyend au point d’attirer une foule de pèlerins sur son tombeau et de donner son nom à la ville, SAINT-CLAUDE. On peut citer parmi les pèlerins illustres le roi Louis XI, sainte Jeanne de Chantal et saint François de Sales. Le corps de saint Claude est brûlé en 1794 ; seul en réchappe l’avant-bras gauche, authentifié par un des médecins qui avaient examiné le corps cinquante ans plus tôt. Cet avant-bras est aujourd’hui encore conservé dans un reliquaire de la cathédrale.

    • L’histoire de la cité de Saint-Claude à l’époque moderne se confond avec l’évolution générale de la région, les ducs de Bourgogne s’immisçant de plus en plus dans la gestion politique de l’abbaye.

    Les relations entre l’abbaye et la ville sont souvent conflictuelles ; pas moins de onze procès presque tous perdus par l’abbaye entre 1533 et 1754 !

    • Si le 16e siècle est considéré comme le siècle d’or de la province par l’essor du commerce et de l’industrie, Saint-Claude dépend grandement des pèlerinages dont le flux va décroissant ce qui oblige l’artisanat de la tournerie religieuse (sur buis, os, ivoire, corne pour chapelets, sifflets, etc.) à se tourner vers la fabrication d’objets profanes appelés « objets de Saint-Claude » (tabatières et autres objets en bois tourné).
    Le Protestantisme et la baisse de dévotion amenuisent les revenus de la ville.
    Envahie par les troupes françaises en 1638 et 1668, la terre de Saint-Claude conclut une capitulation séparée avec la France.
    Décadence irréversible côté abbaye qui aboutit à la sécularisation et la création du diocèse de Saint-Claude en 1742 ; l’église abbatiale devient cathédrale.

    • La ville est ravagée par un grand incendie en 1799…Les Religieux y voient le doigt de Dieu suite à l’action des Révolutionnaires sur les reliques de saint Claude en 1794 !
    En 1890, et en 40 secondes, une tornade dévaste la ville, la gare est rasée, le pont suspendu retourné, les clochetons de la cathédrale sont abattus, de nombreuses maisons sont en ruine….

    L’industrie de la pipe, dérivée de la tournerie sur bois, connait un grand essor vers 1854 quand on introduit la racine de bruyère pour la fabrication des fourneaux de pipe. Elle verra son apogée vers 1925 avec plus de 6000 ouvriers dans la région.

    • Au 18e siècle, la région de Saint Claude a commencé à tailler des pierres fines et l’industrie diamantaire introduite en 1876, s’est développée tout naturellement dans un pays où les lapidaires se succèdent de père en fils.

    Depuis 1550, Saint-Claude est la capitale française pour la taille des pierres de couleur et des diamants. À cette époque, les horlogers suisses catholiques s’exilent dans le Jura, les lapidaires suivent. En 1892 est ouverte la première coopérative ouvrière de diamantaires de la vallée.

    → En matinée, nous serons guidés dans :

    Le sous-sol archéologique du Musée de l’abbaye à travers les vestiges de l’ancienne abbaye Saint-Oyend de Joux, puis abbaye de saint Claude Claude, témoins de l’importante activité religieuse au 6e siècle, la ville ayant été un haut lieu de pèlerinage. Découverte du grand cloître qui reliait l’ancienne abbaye à la cathédrale de Saint Claude, ainsi que deux chapelles.

    La Cathédrale, consacrée aux trois apôtres, saint Pierre, saint Paul, saint André, et son ancienne abbatiale (église de l’abbaye), classée Monument historique.
    Construite entre 1350 et 1736 -la durée de son édification s’explique par des problèmes financiers dus à la peste, les incendies et les pillages qui touchèrent la ville- cette église d’aspect austère et rigoureux est aussi une église fortifiée avec un intérieur gothique.
    Les vitraux, en partie rénovés en 2004-2005, témoignent de l’évolution architecturale.
    Le chœur est, quant à lui, orné de magnifiques stalles, classées parmi les plus belles de France, dont une partie a dû être reconstituée après l’incendie de 1983.
    Dans la chapelle Saint-Claude : un retable du 16e siècle renaissance, offert par l’évêque de Genève.

    A travers les rues de la ville, afin de découvrir son patrimoine historique, architectural et insolite dont ses nombreux ponts, la place Louis XI et la vue sur les remparts, etc.

    → Piquenique : repas tiré du sac dans une salle du presbytère, à côté de la cathédrale.

    Les cafés, thés, tisanes de midi, sont apportés et offerts comme habituellement par l’association. Pour « les anciens », n’oubliez-pas d’apporter vos gobelets « Archéo » ; merci d’avance !

    Le gobelet portant le logo de notre association sera proposé aux « nouveaux » adhérents au coût de 2€ (l’unité) ; il pourra ainsi vous accompagner de sortie en sortie pour la pause déjeuner et son moment café !

    Permettez-moi de vous le présenter, en recto et verso :

    → En Après-midi :

    Visite guidée de l’atelier de maitre pipier Genod-Viou, pour découvrir la fabrication et le tournage d’une vraie pipe de bruyère depuis l’ébauchage complet de la tête de la pipe, jusqu’au polissage de la pipe finie ! Découverte de pipes anciennes, d’articles en bois issus des ateliers de la région : dés à coudre en buis, boites et jouets en bois.

    Visite libre du Musée de la pipe et du diamant (dont l’histoire a été largement été évoquée en matinée) ; pipes d’hier et d’aujourd’hui, des tabatières, des diamants, pierres précieuses et autres pierres de synthèse taillées, des outils et machines d’autrefois, ainsi que des photos, documents et vidéos pour tout savoir sur ces métiers si particuliers…

    Connaissez-vous l’origine du mot carat ?
    Carat vient du fruit exotique le caroubier, dont on se servait jadis des grains, de proportion et poids à peu près constant, comme moyen de pesée.

    → Clap de fin de journée, sur la route du retour, l’église en bois de LAVANCIA :

    C’est l’une des seules églises en bois contemporaine de France. De l’autel au clocher, de la charpente au mobilier tout est en bois et uniquement en bois.
    Elle fut installée à LAVANCIA dans un contexte historique particulier :

    En juillet 1944, le village de LAVANCIA, situé entre Saint-Claude et Oyonnax, est complètement détruit par les Allemands pour les activités de résistance de ses habitants. Déclaré sinistré en 1945, le village est reconstruit entre 1947 et 1952 à un nouvel emplacement, selon des plans soumis aux nouvelles normes d’architecture. Ces plans prévoient un emplacement pour la construction d’un nouvel édifice religieux, une église, mais, par manque d’argent, la commune ne peut le construire.

    • En 1951, se tient une exposition internationale du bois à LYON.
    Edgar Faure, député du Jura, ministre du Budget, obtient que la pièce maîtresse de l’exposition, une église en bois, destinée à être détruite après l’exposition, soit transportée à LAVANCIA où elle est installée en 1952.

    C’est ainsi que le village se dota d’une nouvelle église, remarquable par son architecture et sa composition de seize essences de bois précieux de France et d’ailleurs : acajou, frêne blanc ou encore mélèze des hautes montagnes d’Autriche… L’église est classée Monument historique.

    Galerie photos
    Contact

    Solange Bouvier
    Présidente
    Groupe Archéologie et Histoire
    MORESTEL & sa Région
    Tel : 06 89 33 61 51
    solangebouvier@wanadoo.fr