APPROCHE DE LA CONFERENCE :
Colbert avait coutume de dire que les modes étaient à la France ce que les mines du Pérou étaient à l’Espagne, tant il est vrai qu’en la matière Versailles donnait le ton à l’Europe entière.
Pour autant l’habit ne suffit pas pour briller comme il se doit à la cour du Roi-Soleil et, les hommes comme les femmes, se parent de bijoux.
L’histoire de la joaillerie française débute sans aucun doute au 17e siècle, avec le développement des échanges avec l’Inde et l’Asie. La gemme, dont le rôle est central en joaillerie, se commercialise alors beaucoup plus et devient l’objet de toutes les convoitises, notamment sur le marché parisien.
Au 17e siècle, le travail des métaux et des pierres précieuses connaît un formidable essor.
Le récent développement du commerce vers l’Inde facilite l’acquisition de gemmes et les avancées techniques permettent aux lapidaires d’inventer de nouvelles tailles de pierres. Principalement jusqu’alors, polies et taillées en cabochon, elles révèlent tout leur éclat à travers la taille à facettes.
Le diamant acquiert ses lettres de noblesse, en ce 17e siècle, et, grâce à la taille à 32 facettes mise au point par les lapidaires de Mazarin, connaît un succès qui ne ternira point. L’assemblage et la mise en valeur des pierres prennent alors le pas sur le simple travail d’orfèvre, donnant naissance à un nouveau métier, celui de joaillier.
De plus, Louis XIV a la passion des diamants et c’est sous son règne, notamment pendant la Régence, qu’émerge le métier de joailler et que la place de Paris dans le monde de la joaillerie devient prépondérante ; rayonnant à travers l’Europe, elle dicte les modes et oriente le goût.
Capitale dans la capitale, le Palais Royal est alors le cœur battant de cet univers de savoir-faire et d’exception.
Les sciences botaniques se développant dans le même temps, apparaît dans les montures un goût nouveau pour les thèmes à motif floral et végétal. L’art de mettre en valeur les pierres s’enrichit ainsi de nouvelles possibilités créatrices.
Le 18e siècle confirme l’essor des pierres précieuses et fines ; le soin et la recherche accordée aux montures sont le prétexte à la mise en valeur des gemmes.
Les bijoux sont un accessoire hautement considéré :
Dès le 17e siècle, les bijoux et les parures faisaient partie du quotidien des dames de la cour et de la noblesse.
En plus, les bijoux étaient également des objets ostentatoires. Ainsi, Leur rôle était autant de mettre en valeur la beauté des femmes que de montrer leur richesse. Les diamants et les pierres précieuses ont le plus de succès. Ce sont les principaux composants des bijoux.
De ce fait, le métier de joaillier est très reconnu et prestigieux. A tel point que ces derniers occupent parfois une place à la cour.
Ornement de corsage France
Début 18e siècle
Au 18e siècle, la tendance continue et les bijoux sont toujours très prisés par la noblesse qui ne peut s’en passer. Ils sont également beaucoup utilisés en tant qu’accessoire vestimentaire tels que les ceintures, les épingles à coiffure ou encore des montres de poches qui sont ornés par des diamants ou des pierres. La création de bijoux est très imaginative.
On voit par exemple arrivé l’Art nouveau à la belle époque.
Ce mouvement se caractérise par des bijoux sortant de l’ordinaire toujours destinés à sublimer la femme (René Lalique en est une des figures les plus connues).
Bague art nouveau de René Lalique
Broche art déco
Plus tard à la fin du 19e siècle et début du 20e siècle se développe un nouveau mouvement artistique appelé l’Art Déco. Les bijoux inspirés de l’art déco sont plus imposants (avec platine blanc et émail noir) et s’inspirent de l’architecture moderne et du cubisme et de formes rappelant l’industrie (pas de vis, écrous, engrenage et hélice…).
C’est pourquoi des bijoux avec des formes plus géométriques en découlent.
Les créateurs s’inspirent beaucoup de l’Extrême-Orient notamment de la Chine à qui ils empruntent des matières tel que le Jade. Le corail, la nacre ou les perles servent également pour réaliser bagues et sautoirs. Ces bijoux ne sont pas réservés aux femmes, les hommes osent se parer de pince-cravate ou de ceintures sertis de lapis lazuli ou de boutons de manchettes en nacre.
Les créations des joailliers parisiens attirent l’œil et suscitent l’imagination. Elles deviennent de plus en plus recherchées.
La conférence nous conduira dans l’univers de la joaillerie française de sa naissance à l’époque baroque, jusqu’à l’Art Déco dans l’entre-deux-guerres et abordera différents points tels que les matières premières et les savoir-faire, la reconnaissance des styles, et les portés en lien avec la mode….
Toute une longue histoire qui s’écrit encore aujourd’hui !