Déroulé aperçu de la journée du samedi 29 mai, entre Bièvre et Rhône, « Le Château de Barbarin & le Village médieval de Revel-Tourdan », que nous allons enfin partager, avec toutes les mesures de protection sanitaires.
Points et horaires de départ du car
Morestel : | 7H30, place de la Mairie |
Sablonnières : | 7H50, parking des commerces |
Trept : | 8H00, parking La Place |
Bourgoin-Jallieu : | 8H30, arrêt salle polyvalente, 92 avenue Professeur Tixier |
→ En matinée, nous rejoindrons directement notre lieu rendez-vous situé sur les hauteurs du bourg ancien de Revel, le château de Barbarin, ancienne maison forte des seigneurs de Revel, dont l’histoire remonte au 14e siècle, pour la visite du château et de son parc, accompagnés de ses propriétaires.
1. Situation géographique de Revel-Tourdan
Revel-Tourdan est un village rural situé dans le Bas-Dauphiné, dans le Nord-Ouest du département de l’Isère. Revel-Tourdan appartient à la Communauté de communes ‘‘Entre Bièvre et Rhône’’ depuis Janvier 2019. Cette dernière a vu le jour grâce à la fusion de la Communauté de communes du Pays Roussillonnais avec la Communauté de communes du Territoire de Beaurepaire.
Tourdan (Turedonum), ancienne bourgade gallo-romaine et étape sur la via romana qui reliait Vienne à l’Italie, se situe dans une plaine agricole.
Revel est un ancien bourg médiéval dont l’occupation remonte au Haut-Moyen Age. Le bourg se situe sur la colline.
Depuis le bourg de Revel, la vue domine :
- Sur les Alpes et le massif du Vercors avec la Grande Moucherolle et le Grand Veymont ;
- Sur la plaine de la Bièvre-Valloire et sur le Massif central avec le mont Pilat.
Les deux villages sont espacés par une large pente (entre 444 et 267 mètres) et reliés par un axe routier allant vers Beaurepaire.
2. Un peu de l’histoire de Tourdan et de Revel
A Tourdan, au 19e siècle, de nombreux objets datant de l’Antiquité ont été mis au jour, dont un très beau vase en argent conservé au British Museum (photo de droite) et des monnaies gauloises, ainsi qu’ un cimetière médiéval (tombes mérovingiennes) et enfin les vestiges d’un monument antique, en 2005.
Tous ces indices témoignent d’une occupation dense de Tourdan de l’Antiquité au Moyen Age.
C’est également un lieu de passage et d’escale pour les voyageurs car situé sur la voie menant de Vienne à Milan puis Rome.
Pour la première fois son nom apparaît dans les textes, Turedonum est inscrit sur la carte de Peutinger, copie du 12e siècle d’une carte des voies romaines du 3e siècle après J.C. entre Vienne et Moirans.
Le 10e siècle est une période d’essor et de renouveau religieux.
Tourdan était sans doute un ager ou centre administratif d’une circonscription, car aucun autre ne se trouve à proximité.
Mais, les invasions ont amené un émiettement du pouvoir central des vicomtes de Vienne et ont vu l’avènement de nombre de seigneurs locaux. Ainsi l’un d’entre eux profita de cette situation pour construire une fortification au Chatelard à Tourdan et pour user de son pouvoir afin de soumettre les paysans alentour. Des vestiges de cette motte-castrale datant du 11e siècle, existent encore.
Le renouveau religieux est marqué par la multiplication de petits monastères dans les campagnes, appelés prieurés, tel celui de Tourdan que l’on peut encore observer de nos jours, ainsi que l’église Notre-Dame, apparaissent à cette époque et sont mentionnés pour la première fois en 969.
Ainsi, Tourdan était un centre important, puisque se situent sur le territoire, une motte castrale et un prieuré bénédictin dépendant de l’abbaye Saint-Pierre de Vienne.
Mais bientôt à Revel, sur la colline voisine, un important château va apparaître et entraîner un déplacement progressif du centre de population.
Car dans les mêmes circonstances qui ont conduit à la construction du château de Tourdan au Chatelard, un château et sa chapelle sont mentionnés à Revel pour la première fois en 1080.
Ils sont alors possession d’une certaine Aldegarde et de son fils Burnon.
Ce château se développe et attire rapidement autour de ses fortifications la population des alentours.
Un bourg est mentionné à Revel pour la première fois en 1165. C’est dans ce bourg que fut construite l’église Saint-Jean Baptiste à laquelle fut attribué un territoire pris à la paroisse plus ancienne de Tourdan.
La famille seigneuriale prend alors le nom de Revel. Cette famille s’éteint probablement ( ?) et en 1186 le château est propriété de la famille de La Tour du Pin.
Lorsqu’en 1282, Humbert de La Tour devient Comte d’Albon, la terre de Revel entre dans le domaine des dauphins du Viennois et devient une place forte face au comte de Savoie.
Dans cette région, et ce dès le 11e siècle, les possessions des Comtes d’Albon et de Savoie sont bien entremêlées et entre ces deux puissances, les grandes familles seigneuriales jouent le rôle de balance s’alliant au gré des circonstances à l’une ou l’autre des deux principautés.
Pour faire face aux « incursions savoyardes», le bourg de Revel est entièrement entouré de remparts vers 1330.
En 1453, le Dauphin Louis II, futur roi de France sous le nom de Louis XI, échange la seigneurie de Revel (parmi d´autres), contre la juridiction sur la ville de Vienne détenue par l’archevêque de Vienne.
Tout bascule alors pour Revel, qui devenant terre des archevêques de Vienne, va être source de tractations financières. La population croule sous l’impôt.
Le château quant à lui, tombe peu à peu en ruine car il n’a plus d’intérêt défensif.
C’est alors qu’en 1565, les archevêques de Vienne, en difficultés financières, vendent leur seigneurie de Revel à Jean-François de Saussac, le propriétaire de la Maison Forte de Barbarin.
Revel semble avoir perdu tout son prestige.
De transactions en transactions, elle parvient finalement à Claude-Laurent de Murat-Murinais qui sera le dernier seigneur de Revel.
Il émigre en 1789 et on connait la suite, la création de Revel-Tourdan en 1800.
3. Quelques mots de l’histoire du château de Barbarin ( d’après les sources archives du château de Barbarin)
C’est François de Revel et son fils Reynaud, de la branche cadette de la famille de Revel, qui sont à l’origine de la Maison forte, construite en galets et molasse, au 14e siècle.
Cette branche cadette s’est installée près du château de son aîné complétant ainsi géographiquement un observatoire militaire de la plaine de Bièvre Valloire.
Jehan de Barbarin de Revel (héritier de Reynaud) est le plus ancien seigneur connu portant le nom de Barbarin.
Au 14e siècle, la famille de Barbarin-Revel habitait une tour carrée simple entourée de fossés secs.
Barbarin a appartenu à de nombreux propriétaires durant 700 ans, ils ont fait évoluer cette demeure.
Les Revel quittent Revel et vendent l’important mandement de Revel à un baron du Velay, Josserand de Saussac, qui traverse ainsi le Rhône, vend ses possessions en Dauphiné et acquiert Revel et Barbarin.
Josserand de Saussac a une épouse riche, Marie de Roussillon, d’une famille puissante.
En 1441, Marie de Roussillon arrivant dans son nouveau fief, y trouve un château fort du 12e siècle qui ne l’intéresse que moyennement.
Par contre, la Maison forte est quasiment neuve, elle s’y installe mais la trouve trop petite.
Elle agrandit la Tour carrée d’origine par d’importants communs formant haute-cour et basse-cour, le tout cantonné d’une tour ronde.
Marie de Roussillon aimait le confort et c´est la découverte en 2009 de peintures murales dans une salle du premier étage qui confirme qu’il y avait autrefois en ce lieu une très grande pièce où le seigneur recevait.
Après les Barbarin-Revel, les Saussac-Roussillon, suivra Emé de Saint Jullien, baron de Marcieu.
Les Marcieu sont largement connus en Dauphiné et Barbarin faisait partie des possessions du Touvet. Un ancêtre des Marcieu a en effet racheté le fief de Revel et a élargi largement ses possessions.
Lorsque le marquis de Marcieu, gouverneur du Dauphiné qui deviendra ministre de Louis XV, prend possession de Barbarin, ce n’est qu’une petite Maison forte, et quand on connait son château du Touvet, symbole de tout le prestige dû à son rang, on devine que Barbarin ne lui plait qu’à demi et qu’il va transformer cette demeure. La tour du 15e siècle sera restaurée entièrement de la fin du 18e siècle à début 19e siècle.
C´est ainsi que l’organisation actuelle de Barbarin est due aux campagnes de travaux entreprises par le marquis de Marcieu.
Il a fait combler les fossés secs, surélever la terrasse de trois mètres, construire des pavillons carrés, de part et d’autre de la terrasse.
La façade de l’ancienne Maison forte est complètement transformée. Il crée la façade Sud actuelle, percée de 23 fenêtres donnant sur une cour, il bâtit un perron avec un grand escalier qui dessert tous les étages.
La Maison forte est devenue une demeure d’agrément.
En 1745, Barbarin est vendu à Pierre Hilaire de Lamalétie, Chevalier, Trésorier général de France.
Il n’est pas fait état de pillage à la Révolution.
Ce sont les héritiers de son épouse qui revendront Barbarin. Un inventaire détaillé est alors réalisé décrivant le château et le mobilier.
Le domaine est acquis par François Aimé de Luzy, Marquis de Pélissac qui n’eut que des filles. Important propriétaire terrien, militaire, Garde du corps du Roi Louis XVIII, il fut maire de Revel. Il fit construire les écuries à l’arrière du château ainsi que la ferme qui jouxte la grange à l’Est.
1874 : Le Baron Léon Emilien de Barrin de Champrond et son épouse vivent à Barbarin et gèrent plusieurs centaines d’hectares et de nombreuses fermes. Un texte local nous dit que « …Monsieur Léon de Barrin est enterré avec son cheval devant Barbarin… »
Début du 20e siècle, le Baron Joseph de Barrin de Champrond est propriétaire de Barbarin.
A son décès le 17 mai 1923, la Baronne Jacqueline de Barrin lègue Barbarin et son domaine à Joseph de Barrin qui vendra le château et seulement celui-ci en 1984 à Christophe Effantin.
Le château se trouve ainsi isolé de son domaine, cet ensemble était resté cohérent et uni depuis le 14e siècle !
Le 29 mai 1993, le château est vendu à Philippe Seigle, son propriétaire actuel.
Le 6 juin 2003, l’ensemble est à nouveau rendu cohérent par l’acquisition de la ferme, de la grange, des dépendances jouxtant le château et d’une partie des terres.
Cheminement jusqu’au château, en empruntant la magnifique voute formée par la haie de charmes élagués, appelée au 18e siècle ‘‘le baladoir’’.
Nous serons accueillis par Philippe Seigle dès 10h00, pour la visite de sa demeure, qu’il habite à l’année.
→ Pause piquenique (de 12h20 à 13h30) : repas tiré du sac pris dans la cuisine du château (100m2) et son parc pour profiter du paysage planté et de la vue sur la plaine.
Aparté sur le paysage planté :
Le paysage en contre bas de la terrasse comporte des chênes dont la disposition ne doit rien au hasard, elle est l’œuvre de Pierre Hilaire de Lamaletie, seigneur de Barbarin au 18e siècle, qui a planté et organisé les terres en contrebas.
Il s’agit d’un grand paysage planté, rare pour l’époque et dans le gout des grands parcs à l’anglaise, qui emmène le regard vers la plaine.
Quand on se situe dans la plaine, un « cône » de vision inversée conduit le regard vers la façade du château. Il y a une organisation réciproque entre le château et la plaine.
→ En après-midi
Nous serons rejoints au château par le président de l’association Renaissance de Revel-Tourdan et un autre bénévole ; ils nous guideront dans leur village pour lequel ils œuvrent en continu.
1. Départ en car, pour quelques centaines de mètres, afin de découvrir le bourg médiéval de Revel
-
- Le site du Croton et les vestige de l’ancien château féodal, les remparts de la basse-cour, etc
- A travers les ruelles, la pierre et le pisé dans les maisons revelloises :
- La Maison forte de Buffevent, la maison Lefebvre d’Hauteville, la grange Seglat, ancien relais de poste, La Maison Dunièvre de La Serve, la Maison Billon-Grand (la date 1770 inscrite sur le linteau de la fenêtre est entourée d’un cœur et d’étoiles de David) et la Maison Pinget ;
- La porte du bourg-Vieux, à l’Est, La porte de Champ-Romieu, au Sud, celle de Fromentaux, au Nord…
- L’église Saint-Jean Baptiste du 12e siècle dont le portail d’entrée porte une inscription en latin bien originale et dont la signification atteste d’un lien peu fréquent entre la religion et la République française !
- La maison du Patrimoine ou maison de l’Henri
- La place du Souet de la halle
- Le pigeonnier du 16e siècle, de forme quadrangulaire peu courante, aménagé dans la tour d’une ancienne maison forte. Vendu comme bien national à la Révolution, il passa de mains en mains et fut sauvé de la ruine en 1975, acheté par l’Association Renaissance. C’est de nos jours le Musée des traditions rurales, bien fourni en outillage d’artisans du village, cordonnier, maréchal-ferrant, menuisier et nombreux outils agricoles.
2. Nous reprenons le car pour descendre à Tourdan où nos guides se proposent de nous montrer l’église Notre-Dame et d´apercevoir le Prieuré, propriété privée, en fin de visite.
-
- Les deux épitaphes mérovingiennes datées du 6e siècle, trouvées à Tourdan au milieu du 19e siècle.
- Un programme complet de peintures murales datées du 15e siècle, restaurées ; l’un des plus remarquables de Rhône-Alpes, trésor de l’église de Tourdan qui est classée depuis novembre 2010 au titre des Monuments Historiques.
- Le maitre-autel et le tabernacle sont également classés Monuments Historiques, ils sont du 18e siècle et proviennent du couvent des Augustins de Beaurepaire.
- L’existence du prieuré de Tourdan au côté de l’église Notre-Dame est attestée en 1150, date à laquelle Falcon, prieur de Tourdan est cité comme témoin dans un acte du cartulaire de Bonnevaux.
- Nous apprendrons encore qu’un prieur de Tourdan fut au cœur de l’histoire de France !
Aujourd’hui propriété privée, il fut établissement religieux accueillant des moines bénédictins jusqu’à la Révolution.
Déroulé-aperçu proposé par Solange Bouvier
Sources : textes et photos :
- Site Internet Château de Barbarin
- Association Renaissance de Revel-Tourdan
- Site Internet Revel-Tourdan