Date limite d'inscription : 10 octobre 2019

    “Rêve d’Orient et d’amour au cœur des Alpes”
    • Premier monument en or gris, ciment moulé, construit en France, la villa surplombe l’Isère sur quatre niveaux. Un passionné, Joseph Jullien dit Cochard, s’embarque en 1855 à l’âge de 52 ans, dans l’aventure de sa construction selon la mode orientaliste de l’époque ; il se ruinera pour sa villa.

     

    • Elle change douze fois de mains et arrive en l’état d’abandon à sa propriétaire actuelle, une artiste, qui la restaure et lui donne le nom de La Casa Maures ; monument historique  depuis 1986.

     

    • Visite commentée par sa propriétaire et des bénévoles :
      Les jardins en terrasse, le magnolia, classé arbre remarquable, l’orangerie, les 3 grandes façades avec moulures d’arabesques, les 52 colonnes à chapiteaux bulbés de l’édifice réhaussé de bleu Outremer Guimet, les intérieurs et leurs symboles maçonniques, les nombreux cadrans solaires, etc.

    Nous vous proposons de découvrir le déroulé de l’après-midi que nous allons partager Samedi 19 octobre 2019, qui nous conduira à 50 mètres à peine des fortifications de GRENOBLE, à la villa LA CASAMAURES à SAINT-MARTIN-LE-VINOUX -38950.

    Edifiée sur un rocher, perchée sur les hauteurs de Saint-Martin-le-Vinoux, près de Grenoble, la villa La Casamaures surprend avec ses façades néo-mauresques.

    On y accède par un parc verdoyant agrémenté de sculptures, de fontaines et de bassins.

    Bâtie au milieu du 19e siècle, sous le nom de Villa Magnolia, elle témoigne de l’engouement pour l’Orient qui se manifestait alors dans toute l’Europe.

    1. Quelques mots de son histoire :

    Pour matérialiser son rêve, le riche négociant grenoblois Joseph Jullien dit Cochard a délaissé les tailleurs de pierre et autres façonniers traditionnels pour faire appel à l’entrepreneur Aimé Milly dit Brionnet, spécialisé dans le travail du ciment, ce nouvel « or gris » exploité dès 1842 dans les environs de Grenoble.

    Avant d’être montés sur place, tous les éléments en ciment moulé ont été préfabriqués dans ses ateliers :

    1. Les cinquante-deux colonnes ceinturant trois des façades de la villa sur deux étages,
    2. Tous les ornements tels les moulures d’arabesques, entrelacs, quadrilobes ou fleurs stylisées, destinés à se répéter sur les corniches, les rambardes, dans les baies et autour des arcs en forme de fer de lance, etc.

    L’architecture néo-mauresque ou Renaissance mauresque est l’un des styles architecturaux exotiques émergeant au 19e siècle.
    Il est développé par des architectes européens et américains par imitation du style des anciens Maures d’Espagne.
    L’orientalisme pénètre à travers les décors, les peintures, les reliques et le mobilier, mais peu d’entre eux s’enthousiasment jusqu’à faire bâtir une maison ou une villa, tel le créateur de La Casamaures.

    • Dès 1855, la demeure est conçue sur quatre niveaux, jusqu’en 1867, date à laquelle Joseph Jullien paie des impôts, sur une villa de 36 fenêtres. Il est possible que la villa ne fût jamais terminée faute d’argent ; en effet certaines peintures ne sont pas finies dans le haut de la montée d’escalier.
    • En 1878, il cède la villa à son créancier le docteur Minderc. En tout, il ne l’aura habitée que dix années !
    • Par la suite, elle change treize fois de propriétaires, en subissant les morcellements dus aux  héritages.
    • Abandonnée, la villa subit les dégradations dues à deux guerres (avec les vitraux brisés lors des explosions des dépôts de munitions de 1918, 1943, 1944), aux dégâts de l’eau et au manque d’entretien.
    • De 1952 à 1997, s’installe dans la villa et dans le parc, la société « Le Bon Lait » qui détruit l’arboretum, trois bassins pour y construire 400 m2 d’entrepôts et transformer le jardin en parking. Dans la maison, sont installés des bureaux, sur la terrasse du magnolia, plusieurs familles de camionneurs sont logées dans les deux parties hautes.
    • À partir de 1965, la partie haute, devenue insalubre est abandonnée par l’entreprise et occupée par des clochards, la partie basse étant toujours un dépôt.
    • En 1997, la Métropole achète comme réserve foncière l’ensemble des terrains. En convention la ville de Grenoble attribue les locaux à plusieurs associations liés aux recherches sur l’image.

    Sa restauration et sa renaissance :

    • En 1981 la villa en l’état de ruine, avec une partie du jardin d’origine, est achetée par l’artiste Christiane Guichard qui la nomme, avec un jeu de mots : La Casa Maures/ Cas’Amor.
      « Les plafonds s’écroulaient, il pleuvait à l’intérieur et les terrasses s’éboulaient », raconte-telle. Elle décide alors de s’installer sur place et entame une série de chantiers de rénovation.
    • L’association Artbrico devient en 1985, l’association « La Casamaures d’hier et d’aujourd’hui ». Avec une centaine de membres, elle a pour objet la valorisation de La Casamaures et la protection de son architecture et des décors orientalistes ; elle organise les visites guidées.
    • En 1986 est créée l’association, « L’Atelier Tournesol », pour valoriser les cadrans solaires. Pour La Casamaures, elle a calculé et créé six cadrans solaires, notamment le cadran solaire géant du parvis de l’orangerie.
    • En 1992, la propriétaire achète au Bon Lait, 243 m2 du parvis de l’Orangerie.
    • En février 2012, 695 m² de plus ont été achetés à la Métropole, qui les possédait depuis 1997, pour créer les jardins de l’Orangerie, contre les fondations de la villa. La propriété comprend aujourd’hui 1 578 m².

    La Casamaures est classée aux monuments historiques en 1986, et en 1992 pour l’ensemble de la parcelle. Elle représente le premier monument historique en « or gris » construit en France. À ses côtés, dernier témoin de l’ancien parc exotique, un magnolia vieux de 160 ans a reçu le label « Arbre remarquable de France » en 2007.

    • Le groupe Vicat soutient très ponctuellement certains chantiers de reconstruction à l’identique en ciment naturel prompt.
    • En 2004, 25 garde-corps en béton ont été reconstruits à l’identique, avec une technique réactualisée, par l’architecte en chef des Monuments historiques.

    En 1986, ce sont 886 m² bâtis sur 4 niveaux qui sont classés par le Ministère de la Culture pour leur double originalité :

    • Un style orientaliste, témoin de l’engouement européen pour les cultures d’Orient,
    • Une technique novatrice de construction, le ciment moulé : la pierre factice.

    Ce prototype de luxe de préfabrication en béton est un chef d’œuvre des artisans mouleurs grenoblois.

    • La même année, La Casamaures reçoit le prix du conseil régional Rhône-Alpes et de l’association du patrimoine rhônalpin pour la valorisation du « savoir-faire de l’or gris » ce qui permet de reconstruire 55 mètres linéaires de parterre en ciment moulé.
    • En 2005, 15 mètres de garde-corps sont restitués à leur aspect d’origine sur la terrasse du magnolia.
    • Pendant l’hiver 2008–2009, un grand chantier de restauration lui redonne son toit en zinc d’origine. Une couronne de cent moulures d’acrotères en forme de cœur, a été installée en périphérie du toit.
    • Profitant des échafaudages sur les trois façades, les fissures ont été consolidées en ciment prompt et les moulures nettoyées de la pollution ; les couleurs d’origine ont été réintégrées (soit le bleu d’outremer artificiel, soit l’ocre jaune) ; le chantier pour la restauration des façades a duré un an.
    • A souligner que pour parfaire l’ambiance arabisante, la propriétaire a remeublé tout le rez-de-chaussée avec des petites tables et des sièges syriens datant du 19e siècle, dénichés dans les brocantes.

    Durant les 30 dernières années, le travail de restauration de La Casamaures a été reconnu et récompensé par plusieurs prix et distinctions ; ainsi en 2019, la Casamaures est lauréate de la Mission Patrimoine en péril (loto du patrimoine) pour l’Isère.

    2. Accompagnés de sa propriétaire et des bénévoles de l’association, La Casamaures dévoilera ses trésors et son éclat retrouvé :

    Les terrasses en jardin, le magnolia remarquable, les façades, le petit vestibule, le bureau, le salon, le vestibule, la salle à manger et le jardin d’hiver, rétablis dans leur état d’origine, ou recréés lorsqu’ils ont disparu.
    Nous pourrons admirer : les mètres de frises également recomposés pour rétablir le décor sommital de la villa.

    Les vitraux – tous les vitraux ont été restaurés par l’Atelier Montfollet de Grenoble – en verre soufflé de couleur ou en verre gravé et peint garnissant les ouvertures donnant sur le salon décoré de papier peint posé au 19e siècle.
    A savoir que le décor d’oiseaux tropicaux peint à la main (en bas à gauche), s’inspire d’une œuvre de Joseph Fuchs, Le Brésil, réalisé pour la manufacture Desfossés en 1862. 

    Les plafonds, les murs de la salle à manger, peints à la détrempe, et les boiseries qui ont conservé leurs décors géométriques et arabisants d’origine.

    Les panneaux de papier peint ont été nettoyés et consolidés in situ.
    Conservés avec leurs parties manquantes, ils s’ouvrent à nouveau sur de lointains paysages orientaux, de magnifiques oiseaux tropicaux et d’opulentes corbeilles de fruits exotiques.

    Les très nombreux cadrans solaires, dont ceux créés par l’Atelier Tournesol, peints avec des pigments naturels sur des supports de chaux.

    Heures solaires vraies, heures italiques, méridiennes de temps moyen, calendrier, devise pour chaque cadran.

    Clap de fin de saison de sorties culturelles à La Casamaures autour de l’hypocras et ses accompagnements.

    Galerie photos
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    La Casamaures, "un chef d’œuvre de béton" (visitée le 19 octobre 2019) a été construite entre 1855 et 1867, à Saint-Martin-Le-Vinoux, au bord de l’Isère, par le maître d’oeuvre Aimé Milly-Brionnet pour Joseph Julien dit Cochard.
    Programme

    Le car passera à Morestel à 11h30

    Le car passera aux Sablonnières à 11h45

    Le car passera à Trept à 12h00

    Le car passera à Bourgoin-Jallieu à 12h30

    Contact

    Pour toute information complémentaire, merci de contacter Claudine PRORIOL :
    - par téléphone au 04 74 92 56 77 ou 06 78 72 53 54 (sms de préférence).
    - par E-mail à cloproriol@orange.fr

    Date limite d'inscription : Jeudi 10 Octobre 2019

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