Page 4 - LES PRINCES FLAMBOYANTS DU MOYEN AGE, ZOOM SUR LOUIS D’ORLEANS, LE FASTE FURIEUX D’UN AMBITIEUX
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Louis d'Orléans aspire également à la régence et voit son influence croître. Entre le duc Louis
d'Orléans, frère du roi, et son oncle, Philippe de Bourgogne, naît un antagonisme qui va
croissant, car les deux hommes n'entendent pas gouverner la France de la même façon
(cf. encart page précédente).
Le 27 avril 1404, son oncle Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, dont la sagesse avait maintenu
le royaume en paix - la trêve avec l’Angleterre est néanmoins fragile - meurt.
Restaient face à face :
• Louis, duc d’Orléans, qui, en tant que frère du roi, avait toutes les raisons de gouverner
en son nom, et
• Jean sans Peur, le nouveau duc de Bourgogne, qui entendait bien tenir dans le royaume
la place qu’avait tenue son père.
L'inimitié entre les deux princes plonge le royaume dans une guerre civile au cours de laquelle
le roi Charles VI se retrouve successivement contrôlé par l'un ou l'autre des deux partis, celui
de Louis d’Orléans, les Armagnacs et celui de Jean sans Peur, les Bourguignons (cf. encart
Volet 1, page 1, ‘‘La querelle entre Armagnacs et Bourguignons’’).
Louis devint finalement un adversaire tellement gênant pour son cousin, Jean sans Peur et
dirons-nous ‘‘sans scrupule’’, qui voyant le pouvoir lui échapper, envisagea une solution
radicale à ses problèmes et il franchît le pas : ce fut l’assassinat du 23 novembre 1407 de
Louis d’Orléans, à l’actuel n°50 de la rue Vieille du temple, au sortir de la demeure de la reine.
Assassinat que le duc de Bourgogne parviendra
sans difficulté à faire passer pour un tyrannicide
et donc acte de salut national !
Une œuvre littéraire, le Songe véritable,
souhaitera à Louis d’Orléans tous les tourments
de l’Enfer : ‘‘ Cinquante diablesses fondront de
l’or bouillant dans sa bouche plus de cent fois par
jours, elles l’accableront de leur punaisie en
couchant avec lui la nuit, cinquante diables
accrocheront quatre-cents dés de plomb pesant
plus de cent livres à chacun de ses doigts, en
guise de fête le feront par feu danser’’ !
Vengeance tardive des serviteurs du duc
d’Orléans, le meurtre de Jean sans Peur sur le
pont de Montereau, en 1419, en présence du
dauphin Charles (le futur Charles VII) et à son
signal, aviva encore des haines qui ne
s’apaisèrent qu’après quarante ans de guerres et
de ruines accumulées.
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À la fin du 15 siècle encore, un historien L’assassinat de Louis duc d’Orléans,
par les hommes de Jean sans Peur.
bourguignon, fidèle serviteur de son duc, devait Enluminure extraite de l’Abrégé de la
reconnaître que le meurtre du 23 novembre chronique d’Enguerrand de Monstrelet
1407 avait été un ‘‘excès’’ par lequel bien des
maux étaient advenus au royaume de France et aux pays bourguignons.
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