Page 4 - 16 - LES PRINCES FLAMBOYANTS DU MOYEN AGE
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Le luxe n’y est pas oublié.
Les pièces ouvertes au public
sont ornées de tapisseries ;
les appartements ducaux sont
tendus de soieries et de
velours, tissus précieux qui
servent également pour les
vêtements du duc.
D’un tempérament frivole,
François II tombe sous le
charme d’Antoinette de
Maignelais, qu’il a connu à la
Vue aérienne de l'actuel château des ducs de Bretagne à Nantes
cour de France.
Celle-ci partageait la couche du vieux roi de France Charles VII, où elle avait succédé à sa
célèbre cousine, Agnès Sorel, avant de rejoindre, de temps à autre, celle du jeune
François…Antoinette fait de fréquents allers et retours entre la France et Nantes, avant de
s’établir dans cette ville en 1461.
Sa présence fait scandale, d’autant que la
favorite donne naissance à trois enfants
bâtards.
Après la mort de sa première épouse,
Marguerite de Bretagne en 1469, la nouvelle
duchesse, Marguerite de Foix-Navarre, donne
vie à deux filles légitimes, Anne et Isabeau.
Soulagement…
Le duc préfère la vie de plaisirs d'un grand
seigneur de son temps, partageant l'essentiel
de ses loisirs en chasses, jeux. Quand tant de
princes de son siècle arborent des devises
belliqueuses ou prétentieuses, il fait graver
sur un de ses bijoux la devise : ‘‘Il n'est de
trésor que de liesse’’.
Mais l’horizon politique s’assombrit à partir
de 1461, quand le roi de France, Louis XI
succède à Charles VII et exprime sa volonté de
réunir la Bretagne et le duché de Bourgogne,
Portrait de François II et Marguerite de Foix : tenu par Charles le Téméraire à la France.
Le seul portrait connu de son vivant Après avoir tenté de négocier, les deux
par le Maître de Jeanne de France
Détail du missel des Carmes de Nantes princes, menacés de dépossession, s’unissent.
Bibliothèque de l'université de Princeton
Mais en 1465, leur coalition, dite ‘‘Ligue du Bien public’’, que François II a rejoint fort
tardivement ne donne pas les effets escomptés. En entrant en guerre contre le roi, la coalition
de princes projetait d'installer à sa place un régent, qui serait le faible Charles de France, duc
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