Page 2 - DANS LES PAS DE LAMARTINE ENTRE HISTOIRE ET ANECDOTES
P. 2
A Milly-La a ti e, Mo sieu de Co aud, ot e hôte et guide des lieu d e fa e et
d adoles e e, a fort judicieusement pigmenté ses propos , des its, d histoires et
d anecdotes tirées de la vie de Lamartine, tout à la fois, poète, homme politique, homme
fidèle à ses convictions, homme tourné vers la Nature et vers les gens de la Nature.
Ses qualités littéraires sont remarquées entre ses 12 et ses 18 ans par un grand nombre de
P i de f a çais et d a essits de ve sifi atio s.
Quand, à 12 ans il arrive au collège jésuite de Belley (Ain), sa première composition française
interpelle so p ofesseu ui la o t a à ses o f es et lui dit de l e vo e à ses pa e ts.
Mais, savez-vous quel en était le thème ?
Eh ie … Le coq sur le tas de fumier où il fait une
description de la campagne absolument éblouissante.
Suivent à son sujet les commentaires de Lamartine,
adulte :
J'ai et ouv , il a peu de te ps, ette o positio
d'enfant, écrite d'une écriture ronde et peu coulante,
dans un des tiroirs du secrétaire en noyer de ma mère :
mes maîtres la lui avaient adressée pour la faire jouir des
progrès de son enfant. Je pourrais la copier ici tout
entière ; je me contente de l'abréger sans y rien changer.
J'avoue que, si j'avais à l'écrire aujourd'hui, je la ferais
peut-être plus magistralement, mais je ne la ferais peut-
être pas avec plus de sentiment du vrai sous la plume.
Voici donc mon chef-d œuv e (cf. annexe pour les
amateurs).
Mais je n'en copie pas davantage; ces balbutiements
d'enfant n'ont de charme que pour les mères.
Quoi u il e soit, ette p e i e o positio litt ai e happ e à u e i agi atio de douze
ans, parut aux maîtres et aux élèves, supérieure au moins, par sa naïveté, aux redites
lassi ues de es o dis iples ; o e o aissait l a e t, o e te dait le i du ôteau
natal sous le soleil aimé du pauvre villageois du Midi.
Pour ma part, je e d voile ici ue les p e i es lig es…
Le o ha te su le fu ie du he i , au ilieu de ses poules ui g atte t de leu s pattes
la paille, pour y trouver le grain que le fléau a oublié dans l'épi quand on l'a battu dans la
grange.
Le village s'éveille à son chant joyeux. On voit les femmes et les jeunes filles sortir à demi
vêtues des portes des chaumières, et peigner leurs longs cheveux avec le peigne aux dents
de buis qui les lisse comme des écheveaux de soie. Elles se penchent sur la margelle du puits
pour s'y laver les yeux et les joues dans le seau de cuivre, que la corde enroulée autour de
la poulie ia de l ve du fo d du o he jus u'à leu s ai s.
1