Page 2 - LES JOYAUX DE LA COURONNE DE FRANCE
P. 2
Les joyaux de la Couronne de France sont un ensemble de bijoux de la Monarchie française,
des Premier Empire et Second Empire, et de la République française dont l'origine remonte à
er
François I .
C’est après Pavie (1525), à un moment d’accalmie et à l’aurore de la Renaissance que fut créé
le trésor des joyaux de la Couronne de France.
Le traité de Cambrai, plus connu sous le nom de Paix des Dames, vient de réconcilier le roi
er
François I (1494-1547) et l’empereur romain-germanique Charles-Quint. Comme gage
d’amitié, l’empereur accorde entre autres à son rival, la main de sa sœur aînée, Eléonore
d’Autriche, reine douairière de Portugal.
er
Ce fut à son entrée à Bordeaux que François I remit à la reine Eléonore (sa seconde épouse)
la collection des joyaux de la Couronne qu’il venait de constituer en trésor, un mois
1
auparavant par lettres patentes du 15 juin 1530 . Il a pris dans les parures de sa première
épouse, Claude de France qui les avait reçus de sa mère Anne de Bretagne, qui les tenait
également de sa mère Marguerite de Foix.
Par ce geste, le roi qui avait été vaincu par Charles-Quint à Pavie, tenait à éblouir Eléonore, et
à lui démontrer que la France possédait encore des trésors attestant de sa puissance.
er
Par ces lettres patentes, François I a déclaré qu’il constituait ce trésor pour en faire don à la
suite de ses successeurs, c’est-à-dire à l’Etat.
Ainsi en donnant à l’Etat ces joyaux - qui étaient auparavant sa propriété particulière -
er
François I les constitue propriété de l’Etat, mais à une condition expresse : qu’ils ne seraient
jamais aliénés.
Leur histoire se confond avec l’Histoire de France depuis près de cinq siècles et en a épousé
tous les contours.
Les pierres précieuses constituaient un moyen de paiement facilement transportable et
beaucoup moins lourd que l’or.
er
En 1525, François I avait été fait prisonnier à la bataille de Pavie et avait racheté sa liberté en
payant sa rançon avec ses joyaux. Il en a retenu la leçon.
Le roi est tout à la fois soucieux d’apparat royal et des finances du royaume, il choisit d’établir
une distinction entre sa cassette privée et des bijoux royaux auxquels il assigne un statut
particulier.
Dans son esprit les joyaux de la Couronne constituent une réserve financière qui peut être mis
en gage pour garantir les emprunts du royaume et comme ils sont déclarés inaliénables, ils ne
peuvent être perdus que si le royaume ne pouvait rembourser son emprunt.
Par ailleurs de façon plus prosaïque, les reines et les maitresses du roi (et il en eut beaucoup
et il ne fut pas le seul), aiment les joyaux. Ceux de la Couronne restent à la Couronne, les reines
peuvent s’en parer, changer les montures, mais ils ne leur appartiennent pas.
Ces joyaux de la Couronne sont aussi appelés ‘‘diamants de la Couronne’’, mais ça ne veut pas
dire que tous sont des diamants. L’appellation ‘‘diamant’’ désignait à cette époque les plus
beaux joyaux de façon générale.
1 Inventaire des Joyaulx de la Couronne de 1530 ( Arch. N. 947)
1