Page 3 - LES JOYAUX DE LA COURONNE DE FRANCE
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               C’est  François  I   qui  choisit  huit  pièces
               (bijoux ou pierres) destinés à constituer le
               premier noyau de ce trésor.
               La  première  pièce  consistait  en  un  grand
               collier   de   onze    diamants,    taillés
               indifféremment en tables ou en pointes.

               A côté du collier, on remarquait encore les
               joyaux appelés bagues.
               Les bagues étaient en 1530 au nombre de
               sept.
                                                           Le spinelle, dit ‘‘Côte de Bretagne’’, en forme de dragon
               Parmi elles, on trouvait deux broches dans
               le milieu desquelles se trouvait un diamant.
                                                         Les  deux  pièces  suivantes  étaient  deux  rubis
                                                                 2
                                                         ‘‘balais’’   montés,  dont  le  fameux  spinelle  d’un
                                                         rouge  profond,  dit  Côte-de-Bretagne,  de  212
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                Au 16  siècle, ce mot n’a pas la même    carats  qui  sera  retaillé  en  forme  de  dragon  en
                signification qu’il a aujourd’hui :      1750 à la demande du roi Louis XV, pour sertir au
                Tandis  qu’annel  ou  anneau  était  le   centre de la ‘‘Toison d’or de la parure de couleur’’.
                bijou  ordinaire  des  doigts,  bagues,   L’autre  rubis,  est  appelé  après  le  mariage  de
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                après avoir été employé au 15  siècle    Catherine de Médicis et Henri II, la fève-de-Naples.
                pour désigner les joyaux, habillements   Petit aparté :
                ou  bagages,  c’est-à-dire  tout  ce  qui   Le spinelle, appelé Côte-de-Bretagne, est la seule
                s’emporte avec soi, ne s’appliquait plus   pierre qui a traversé toute l’histoire de France et
                qu’aux  joyaux  en  général  et  plus    qui  nous  est  parvenue  (presque  intacte)  après
                particulièrement aux pendants de cou.    avoir  connu  aussi  des  avanies  (volée  en  1792,
                On trouve encore ce mot pour désigner    retrouvée  en  1796  et  rachetée  par  le  roi  Louis
                des pierres montées ou non montées.      XVIII )  ;  le  spinelle  a  conservé  pendant  tout  le
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                                                         16  siècle la valeur de cinquante mille écus. Il est
                                                         visible aujourd’hui au musée du Louvre.
                 Extrait de ‘‘Histoire des joyaux de la
                        Couronne de France’’             Le  trésor  initial  ne  représente  alors  que
                                                                            3
                   - Germain Bapst (octobre 1888) -      272 242 écus-soleil .


               Il importe bien de distinguer entre les bijoux de la Couronne qui appartiennent à l’Etat et
               les bijoux personnels du roi dont il use à son plaisir.
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               Moins de trente ans après la mort de François I , le roi Henri III (1551-1589) contrevient aux
               instructions laissées par son grand-père.
               L’année même de son sacre en 1575, il engage les joyaux auprès des créanciers de la Couronne
               de France. La raison en est simple : les guerres de religion sont à leur paroxysme et coûtent
               très  cher  au  trésor  royal.  Pratiquement  aucun  des  joyaux  engagés  n’est  recouvré.


               2   Le  terme  de  rubis  balai  provient  d’une  déformation  de  nom  de  leur  origine,  le  Badakhchan,  province
               montagneuse de l’extrême Nord-Est de l’Afghanistan.
               3  Émis à partir de 1562, cet Écu d’or est dit « au Soleil » en raison de l’astre qui apparaît sur l’avers, au-dessus de
               la couronne : il indiquait la valeur de la monnaie.

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