Page 2 - RETOUR SUR PRIEURE DE SALAISE SUR SANNE
P. 2
e
Le prieuré de Salaise-sur Sanne a été implanté vers le milieu du 9 siècle, en bas de pente, dans une vallée
plantée de saules, Salegine, saulée en français, d’où le nom de Salaise, non loin de la rivière la Sanne qui
peut devenir un impétueux torrent.
Le logis du prieur et l’église prieurale sont maintenant propriété de la commune ; l’église recèle un chœur
e
et une crypte du 12 siècle, rappelant que le prieuré fut gardien de reliques et haut lieu de pèlerinage.
Le logis et son jardin monastique restaurés, sont devenus des lieux culturels (expositions, concerts, etc.).
er
Au 1 étage de la maison du prieur, la salle de réception, appelée aussi ‘‘aula’’, loge des panneaux
explicatifs de l’histoire du lieu dont nous reprenons ici la lecture.
Après la dernière glaciation, vers -12000 ans , la vallée du Rhône devient un axe de circulation parcouru
par les hommes de la Préhistoire.
Une hache en pierre polie évoque la période du néolithique, tandis que deux chantiers d’archéologie
préventive ont révélé des occupations de l’âge du Bronze.
A la période antique, Salaise se trouve sur la voie d’Agrippa, qui relie Lyon et Vienne à Arles.
Quatre sites marqués de tegulae (grande tuile plate qui couvrait les maisons gallo-romaines) sont connus
sur le territoire de la commune mais aucune découverte de cette époque n’a été faite à l’emplacement
même du prieuré.
e
Néanmoins, un petit fragment de sarcophage indique qu’on a inhumé non loin, dès le 4 siècle….
Sur le site du prieuré, les découvertes les plus anciennes évoquent une occupation de type funéraire.
e
Un petit édifice quadrangulaire est construit dans le courant du 8 siècle, peut-être un mausolée élevé à
la mémoire d’un saint ?
Entre 830 et 854, un noble personnage, le comte et
SAINT JUSTE,
moine Otton, son épouse Adalsinde et leur fils Amblard
UN MOINE MYSTERIEUX ET SES RELIQUES également moine, cèdent ce premier bâtiment (ce
1
qu’ils appellent la cella de Borbonce et Salaise ) aux
Une crypte est un espace souterrain et vouté
moines de l’Abbaye Saint-Oyand dans le Jura,
situé sous le chœur de l’église et destiné à la
aujourd’hui Saint-Claude
vénération de reliques d’un martyr ou d’un
e
saint. Cette Abbaye, d’origine très ancienne (4 siècle),
A Salaise, la tradition affirme qu’il s’agit des rattachée à l’ordre de Saint-Benoît, est en pleine
reliques de saint Juste, moine de Condat expansion et bénéficie de nombreuses donations
e
(Saint-Oyand) qui aurait vécu à la fin du 6 d’églises dans le diocèse de Vienne et autour de
siècle et serait venu à Salaise. Salaise, grâce à l’action d’Agilmar, abbé de Saint-
Il se serait arrêté à la fontaine (dite Saint- Oyand et archevêque de Vienne entre 842 et 859.
Juste, aujourd’hui) pour y dormir et au matin, La tradition rapporte qu’Agilmar a remis les reliques de
sa canne plantée en terre aurait pris racine saint Juste, saint moine de Condat (Saint-Oyand) à la
au point de porter des feuilles. nouvelle fondation de Salaise.
Quatre à cinq moines bénédictins s’installent à Salaise
et font édifier deux églises successives dont les
1 Dans un diplôme de 854, signé de l’empereur Lothaire (847-855), qui confirme à l’Abbaye de Saint-Oyand les possessions
qu’elle détient, est citée la cella Salicibus (de Salaise).
Crédit photo : Mairie de Salaise-sur-Sanne
1