Page 8 - RETOUR SUR PRIEURE DE SALAISE SUR SANNE
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Les sépultures ont été étudiées lors de quatre années de fouilles ; simples fosses creusées dans la terre,
mais les nombreux clous apprennent que les corps étaient alors inhumés en cercueil.
Les défunts sont parfois accompagnés de dépôts (vases céramiques contenant de l’eau bénite ou du
charbon, plus rares des gobelets en verre, etc.).
Après le retour de la paix, placé dans le Dauphiné sous l’autorité de Lesdiguières, une attention
particulière est portée à l’enseignement dans le cadre de la Contre- Réforme catholique qui s’appuie
principalement sur l’ordre récent des Jésuites. Ceux-ci dirigent les collèges de Tournon et de Lyon depuis
1560 et 1567.
Le collège de Vienne ( actuel collège Ponsard ) est rouvert et attribué aux Jésuites en 1604. Les biens et
terres du prieuré de Salaise, en mauvais états et sans religieux à résidence, leur sont confiés par bulle
d’union du pape Clément VIII afin d’assurer des revenus à cet établissement placé au cœur de la Contre-
Réforme, et ce malgré l’opposition de l’Abbaye de Saint-Claude.
En gestionnaires avisés, les Jésuites se sont d’abord occupés de restaurer les revenus par une meilleure
gestion des terres et des rentes foncières, avant de passer à la reconstruction des édifices à partir de
1730 :
agrandissement de la cour de l’ancien cloitre,
création d’une seconde cour à vocation agricole,
reconstruction de la nef de l’église désormais
uniquement paroissiale ; chœur et abside romans
sont maintenus. Les dimensions sont moindres que
celles de l’église romane (cf. plan de la page 2).
et pose d’un nouveau décor : rubans noués dans les
arcatures aveugles, vases à pied couleur de terre
cuite comme posés sur la corniche et portant un
rosier dont les branches évoquent une croix, la
colombe du Saint-Esprit au cœur du cul-de-four,
dans une gloire de rayons jaune vif cernée de roses,
e
Décor du 18 siècle : colombe du Saint-Esprit
en position ascendante au lieu de descendre vers
l’autel, etc.
L’ensemble s’inscrit bien dans le
renouvellement des décors d’église
prôné par la Contre-Réforme avec la
référence à la Trinité, la rose et
l’architecture feinte.
C’est aux Jésuites que l’on doit la
majeure partie des bâtiments visibles
aujourd’hui ; longue période de
gestion allant de 1603 à 1748.
Le prieuré de Salaise est devenu
d’autant plus important qu’il
contribue en 1764, pour 54% des
revenus du collège de Vienne dont
Décor du 18 siècle : rubans, vases à pied couleur de terre cuite
e
25% pour la seule paroisse de
Salaise ; ce dernier pourcentage passe à 36% en 1781.
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