Page 3 - VOLTAIRE ET L'AFFAIRE CALAS
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Les adieux de Jean Calas à sa famille.
© Œuvre de Daniel Chodowiecki, célèbre graveur du siècle des Lumières
Il lui ajouta pour légende un extrait d’Athalie de Jean Racine :
‘‘ Je crains Dieu…et n’ai point d’autre crainte ’’
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Huit juges sur treize le condamnent au supplice de la roue qui brise les membres, puis à être
étranglé et enfin son cadavre brûlé.
Il est exécuté le 10 mars 1762, les cendres de son corps sont jetées au vent.
Ses biens sont confisqués. Les autres accusés sont acquittés, mais le fils Pierre est banni du
royaume (il se réfugie en Suisse).
Condamné à l'exil perpétuel, Pierre Calas décide après la mort de son père de rencontrer
Voltaire à Ferney pour persuader le philosophe que son père a bien été condamné à tort.
Le philosophe, anticlérical, est pourtant difficile à convaincre tant les Réformés ne lui
paraissent guère valoir mieux que les Catholiques ; il croit d'abord l'accusation fondée, et
rédige, dans un premier temps, une lettre incendiaire sur Jean Calas.
La veuve de Jean Calas et son fils Pierre parviennent néanmoins à convaincre Voltaire qu'il
faut dénoncer le procès toulousain et demander un nouveau procès plus équitable.
Convaincu à son tour, son exigence de Justice et de Liberté d'expression l'emporte. Voltaire
accepte afin de savoir de quel côté était le fanatisme religieux qui pousse à tuer celui qui ne
pense pas comme vous.
Voltaire va dès lors tout entreprendre pour défendre la mémoire de Jean Calas et porter
l'affaire publiquement. Il organise un groupe de pression avec ses amis, il rassemble tous les
documents afin d'obtenir la révision du procès et utilise son ironie corrosive pour que justice
soit faite.
Plus qu'une injustice, Voltaire voit dans cette affaire l'expression d'une intolérance
religieuse des Catholiques vis-à-vis des Protestants.
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