Page 2 - CHARLES-FELIX DE SAVOIE ET LA RENAISSANCE DE L’ABBAYE D’HAUTECOMBE
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La restauration de l’abbaye d’Hautecombe, en 1825, impressionna beaucoup les Savoyards.
               Elle représente une étape fondamentale dans l’évolution du romantisme en Savoie.
               Le 29 juillet 1824, le roi Charles-Félix, arrivé au trône en 1821, était à Aix-les-Bains.
               Selon la tradition, il descendait de sa voiture quand son regard se porta de l’autre côté du lac.
               Selon un témoin, il contempla alors ‘‘longtemps avec tristesse le dernier asile de ses aïeux, qui
               avait été profané et détruit par les orages de la Révolution française’’.
               En effet, les tombeaux des princes de Savoie et des familles nobles ont été pillés, les décors
               gothiques détruits. L'abbaye, ouverte aux quatre vents, tombe en ruine. Elle est transformée
               en faïencerie, puis elle est abandonnée et ruinée.






                                              er
               Descendant direct d'Humbert I (970-1047), dit Humbert-aux-Blanches-Mains, Charles-Félix
               dit le bien-aimé, est né à Turin le 6 avril 1765, il est le onzième enfant et le cinquième fils de
               Victor-Amédée III, duc de Savoie, roi de Sardaigne, prince de Piémont, roi titulaire de Chypre
               et de Jérusalem, et de Marie-Antoinette Ferdinande d'Espagne. Ses grands-parents maternels
               sont Philippe V d'Espagne et Élisabeth Farnèse.
               S'il a été roi de Sardaigne de 1821 à 1831, c'est un peu par hasard et un peu contre sa volonté :
                -                         parce qu'à sa naissance rien ne permet de penser qu'il pourrait un
                   jour monter sur le trône.
                   En effet, il a trois frères plus âgés que lui : Charles-Emmanuel qui règne de 1796 jusqu'à
                   son abdication en 1802, et qui n'avait pas d'enfants ; Victor-Emmanuel qui règne de 1802
                   à  1821  et  n'avait  que  des  filles  ;  Maurice,  duc  de  Montferrat,  mort  en  1799  sans
                   descendance.
                -                                                       il était plus porté sur la religion que
                                                                                                     er
                   la politique. Il serait volontiers entré dans les ordres si son frère Victor-Emmanuel I  ne
                   l'en  avait  dissuadé  parce  qu'avec  lui  la  branche  ainée  de  la  Maison  de  Savoie  allait
                   s'éteindre. Renonçant à sa vocation, il épouse Marie-Christine de Bourbon, de laquelle il
                   n'aura aucun enfant.
               Charles-Félix passe les premières années de sa vie à Turin. Pendant sa jeunesse, il vient à deux
               reprises en Savoie : en 1785 et en 1787. Il en profite pour visiter l'abbaye d'Hautecombe qui
               était en cours de restauration depuis son grand-père le roi Charles-Emmanuel III.

               Après l'invasion de la Savoie par les Révolutionnaires français en septembre 1792, Charles-
               Félix prend part aux expéditions qui devaient permettre aux troupes sardes de reconquérir la
               Savoie.
               Malheureusement, il n'en est rien et en décembre 1798, les Français envahissent le Piémont
               et prennent Turin.
               Avec sa famille, il quitte Turin pour se rendre sur l'ile de Sardaigne et s'installe à l'évêché de
               Cagliari et y restera jusqu'en juillet 1817, en qualité de vice-roi.
               Le 6 avril 1807, il épouse à Palerme, Marie-Christine de Bourbon, fille du roi de Naples,
               "Une princesse d'un caractère aimable et gracieux et d'une piété peu commune".
               Après son retour à Turin et jusqu'à son accession au trône, Charles-Félix et son épouse vont
               se consacrer aux œuvres de charité. Ils font de nombreux dons, parfois importants, aux églises
               (dont le don pour la construction de l’église Saint-Pierre de Saint-Pierre-de-Curtille) et aux
               institutions religieuses.


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