Page 5 - CHARLES-FELIX DE SAVOIE ET LA RENAISSANCE DE L’ABBAYE D’HAUTECOMBE
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du    prieur,   supérieur   des
               moines,  déclarés  gardiens  des
               tombeaux. On croit revivre une            ‘‘Je laisse mon corps à la terre d’où il est sorti
               époque bien ancienne.
                                                         et je veux expressément qu’il ne soit ni ouvert
               Au  cours  de  leurs  voyages             ni  embaumé ;  il  sera  habillé  du  manteau  de
               suivants,  le  roi  et  son  épouse       l’ordre  des  saints  Maurice  et  Lazare  et
               reviennent      séjourner     à           enfermé  dans  un  cercueil  de  plomb.  On  ne
               l’abbaye.                                 m’ôtera  point  la  bague  que  je  porte  au
               A leur mort, le roi Charles-Félix         quatrième doigt de la main gauche : je veux
                                                         qu’elle soit ensevelie avec moi.
               (le 27 avril 1831, à l’âge de 70
               ans)  et  son  épouse  Marie-             Comme  je  n’ai  accepté  la  royauté  que  pour
               Christine (le 12 mars 1849) sont          obéir à la volonté de Dieu, je désire que mes
                                                         obsèques et convoi funèbre, se fassent avec le
               inhumés dans l'église abbatiale
                                                         moins de pompe possible.
               d’ Hautecombe.
                                                         Après les suffrages ordinaires pour le repos de
               Charles-Félix avait exprimé par           mon âme,
               écrit  ses  dernières  volontés
               (cf.  encart  du  testament  daté
               du 5 mars 1825 ) ; elles furent           Ayant été destiné par la divine Providence, à
               observées scrupuleusement.                relever  de  ses  ruines  cette  église,  et  à  y
               Complément :                              replacer  les  cendres  de  mes  ancêtres  dans
                                                         leurs tombeaux, je choisis ce lieu saint pour
               Lors  d’un  voyage  qu’il  fit  à
                                                         celui  de  ma  sépulture  et  mon  corps  y  sera
               Chambéry,  en  1826,  le  roi
                                                         enterré dans la chapelle dite des Princes avec
               Charles-Félix  remit  à  l’abbé                    la simple épitaphe qu’on trouvera écrite de ma
               d’Hautecombe  un  pli  cacheté,           propre  main  que  je  ferai  remettre  aux
               qui ne devait être ouvert qu’au           religieux  de  l’abbaye,  et  au  cas  que  ladite
               moment où l’on apporterait sa             chapelle  et  l’église  ne  soient  pas  encore
               dépouille mortelle dans l’église          achevées  au  moment  de  mon  décès,  mon
               de  l’abbaye.  Ce  pli  contenait         corps sera déposé dans la Sainte-Chapelle de
               une  inscription  en  langue              Chambéry  en  attendant  qu’il  puisse  y  être
               française,  écrite  de  sa  main.         transporté ’’.
               Cette inscription est placée sur
               la  tablette  qui  recouvre  sa
               tombe,     et    rappelle   les
               principales étapes de sa vie.
               Sitôt après son décès, sa veuve
               la  reine  Marie-Christine  fait
               terminer  tous  les  travaux
               commencés dans ces lieux chers à son époux et qui abritaient ses restes.
               Elle fait notamment élever dès 1834 la façade monumentale ornée de médaillons aux armes
               de Savoie et de sculptures figurant les vertus de la Foi et de la Morale.
               Selon la volonté de Charles-Félix, son tombeau est d’une grande simplicité et on a donné à ce
               monument  la  forme  d’un  socle  rectangulaire  entouré  d’une  corniche  et  surmonté  d’une
               tablette. Il est orné de quatre candélabres en bronze doré, portant les écussons de la Maison
               de Savoie.






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