Page 8 - LES JOYAUX DE LA COURONNE DE FRANCE
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(1801) devenue épée de sacre, le glaive de Napoléon I (1812), la couronne de Charles X (1825)
et le diadème à la grecque de l’impératrice Eugénie.
Il demeure la seule acquisition importante du règne de Louis XV.
En effet, le roi fit retailler de nombreux diamants sous son règne y compris les Mazarins, pour
ne pas avoir à racheter des diamants bruts mais aussi parce que ‘‘la retaille en brillant’’ des
tailles anciennes, roses en particulier, apportait plus d’éclat. Cette préférence accordée à la
brillance sur une très belle taille ancienne reste encore souvent critiquée.
Pour donner une idée de l'étendue de ce trésor, l'inventaire de 1691 fait état de 5885
diamants, 1588 pierres de couleur, dont le plus beau saphir connu du monde et 488 perles,
dont la plus belle perle ronde connue en Europe – la ‘‘Reine des Perles’’ –, de 112,25 grains
métriques.
Louis XV est fait chevalier de la Toison d'or en 1749. À cette occasion, il demanda au joaillier
Pierre-André Jacquemin (1720-1773) un nouvel insigne de l’ordre de la Toison d’Or en
couleurs.
Le roi la veut particulièrement belle et
éblouissante.
Il souhaite que l’on insère dans ce joyau deux
des plus beaux diamants bleus de la collection
de son arrière-grand-père Louis XIV : le fameux
diamant bleu foncé en forme de cœur, chef
d’œuvre de la collection du Roi-Soleil, qui était
gardé par un dragon délicatement sculpté dans
le spinelle ‘‘Côte-de-Bretagne’’, et un autre
taillé en forme de coussin, comme le précédent
par Pittan, le joaillier de Louis XIV.
Ce deuxième diamant est plus clair, d’un ton
"légèrement céleste", on l’appelle le Bazu.
Il pèse 32,66 carats. C’est le second diamant
bleu du Roi-Soleil.
Il comprend également trois saphirs jaunes
nommés ‘‘Topazes d’Orient’’ dans l’inventaire
royal totalisant 25 carats et plusieurs brillants de
4 à 5 carats et des centaines de petits brillants.
Cette nouvelle parure sera appelée "parure de
couleur".
A travers cet insigne riche de symboles, Reconstitution de 2010 réalisée
Louis XV défie toute l’Europe par sa puissance. par le joaillier genevois Horovitz
et François Farges du MNHN
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