Page 3 - LE 8 DECEMBRE, LA FETE DES LUMIERES A LYON
P. 3

À Rome, les Saturnales, qui se déroulaient mi-décembre, étaient l’occasion de s’offrir bougies et autres
               flambeaux, tandis que maîtres et esclaves échangeaient symboliquement leurs rôles.
               Le brassage culturel de Lugdunum était tel que la ville n’a pas dû échapper à ces festivités.
               Les illuminations restent ancrées dans les traditions et perdurent au Moyen Age et à la Renaissance,
               gardant leur symbolique, mais aussi leur aspect pratique.
               À Lyon, comme dans les autres cités du royaume de France, l’arrivée d’un personnage important, tel
               le roi, est marquée par l’illumination de la cité. Sa splendeur et sa réputation s’estiment alors à la
               qualité et la quantité de ses lumières tandis que bougies, lumignons et autres feux permettent aussi
               de  baliser  les  rues.  Flambeaux,  lumignons  et  feux  d’artifice  s’allument  alors  de  toutes  parts  pour
               montrer l’amour que porte une ville à son roi.

                 III - LE LIEN ENTRE LA VIERGE MARIE ET LA VILLE DE LYON


               La tradition de célébrer Marie avec des lumières est bien présente en France dès le Moyen Age.
                      A Avignon, autour de 1648, les habitants avaient l'habitude de mettre des cierges aux fenêtres
                      le 8 décembre et d'organiser ce jour-là une très belle procession en l'honneur de Marie.
                      En Alsace, dans le Nord et dans bien d'autres régions, on retrouve cette tradition qui s'est peu
                                        e
                      à peu perdue au 20  siècle.
               On retrouve aussi cette célébration dans d’autres pays comme à Medellin en Colombie où on célèbre
               Marie avec des bougies, le 8 décembre le Día de las Velitas (le jour des petites bougies).

               Selon la tradition, le lien profond entre la Vierge Marie et la ville de Lyon prend naissance à la fin du
                e
               2  siècle.
               Venu d’Asie mineure, saint Pothin (vers 85-177), le premier évêque de la cité et premier évêque de
               Gaule serait arrivé à Lugdunum (Lyon) avec une image de la Vierge et l’aurait placée dans une grotte,
               désormais occupée par la crypte de l’église Saint-Nizier (cf. une fresque de mosaïque dans la basilique
               de Fourvière illustre l’arrivée de saint Pothin à Lyon).
               Saint  Irénée  de  Lyon
               (vers 125-202) venu en
               Gaule    avec   saint
               Pothin, décrivait Marie
               comme  la  nouvelle
               Eve.


               Les  premiers  indices
               de    pèlerinage   à
               Fourvière,  le  véritable
               symbole     de     la
               dévotion     mariale,
                                   e
               remontent    au   11
               siècle.




                                               Fresque mosaïque de la Basilique Notre-Dame-de-Fourvière :
                                                            Arrivée de saint Pothin à Lyon



                                                                                                         2
   1   2   3   4   5   6   7   8