Page 6 - LE 8 DECEMBRE, LA FETE DES LUMIERES A LYON
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Le 8 décembre 1853, les Lyonnais
allument sur leurs fenêtres des
bougies, lampes à huile, bougeoirs,
lumignons….
En 1854, l’éclairage public n’est pas “Tout à coup apparaissent à quelques fenêtres
encore disponible ; il est ainsi assez inconnues des lignes de feu… La ville s’était
simple d’imaginer l’effet produit par embrasée en un instant.
ces illuminations…que ce soit sur la Bientôt, il ne restait plus, sur la vaste étendue des
ville ou sur l’enthousiasme des quais, des rues, des passages ignorés et des cours
Lyonnais. C’est une très grande ferveur invisibles, aucune fenêtre obscure.
populaire d’autant que la fête coïncide
avec la proclamation par le Pape du Les petits marchands, les clochers, illuminaient
dogme de l’Immaculée Conception. leurs baraques, leurs voitures et jusqu’aux bordures
des trottoirs… Quelques feux de Bengale
s’allumèrent sur les toits de la chapelle de
Fourvière, la statue de la Vierge apparaît et la
grosse cloche de Saint Jean, cet éloquent interprète
des joies publiques, est lancée à toute volée.
À huit heures, la population entière était dans la
rue, circulant, paisible, joyeuse et attendrie.
On se serrait la main sans se connaître, on chantait
des cantiques, on applaudissait, on criait : « Vive
Marie ! » Les étrangers n’en revenaient pas de leur
surprise, et les Lyonnais, tout remplis qu’ils étaient
de cette fête improvisée, se demandaient comment,
en un instant, une population de trois cent mille
Depuis 1852, cette tradition demeure âmes avait pu être saisie de la même pensée.”
et chaque 8 décembre, les Lyonnais
illuminent leurs fenêtres avec les
fameux lumignons ou lampions (verres
garnis d’une bougie) multicolores
posés sur le rebord des fenêtres et descendent dans la rue pour admirer leur ville ainsi parée.
Aparté :
Les Lyonnais conservent d’ailleurs, comme leurs décorations
de Noël, le carton de verres du 8 décembre, afin de garnir ces
derniers, après avoir mis un fond d’eau, d’une bougie spéciale
lumignon, courte et cannelée comme un gâteau !
Les Lyonnais créent ainsi la “Fête de la Lumière”. Le célèbre
“MERCI MARIE”, qui s’éclaire sur l’esplanade de la Basilique
de Fourvière en lettres lumineuses visibles de loin, sera
installé chaque année à cette occasion.
Le lien entre Lyon et Marie se poursuit au cours de l’histoire.
Lorsqu’en 1870, se déroule la guerre contre la Prusse, Lyon se
voit menacée. On a de nouveau recours à la protection de
Marie et à un nouveau Vœu : ‘‘ Une Basilique sera édifiée à la place de la petite église, si Lyon échappe
à la fureur des Prussiens’’.
Les Prussiens cessent alors leur progression…. Et la ville de Lyon est épargnée. Les travaux de la
nouvelle basilique à la gloire de Marie commenceront dès 1872.
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