Page 3 - BATELLERIE DU RHONE ET CROIX DES MARINIER
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Sur le Rhône moyen, la batellerie est constituée de bateaux à fond plat, à faible tirant d’eau,
               fabriqués  généralement  en  sapin  ou  en  chêne.  Elle  est  l’embarcation
               principale d’un convoi, halée depuis la berge par des chevaux et plus tard
               vers 1900-1920, tirée par des remorqueurs. A savoir que depuis 1879, elles
               sont standardisées au gabarit Freycinet lié au passage des écluses : 38,50 m
               de  long  et  5  m  de  large.  Elles  portent  jusqu’à  350  tonnes  en  rivière
               profonde.
               Aujourd'hui, ce sont des automoteurs puissants de plus de 2000 tonnes, des
               pousseurs de barges de 5000 tonnes et des bateaux fluvio-maritimes qui
               sillonnent le Rhône.

               La remontée exigeait de très gros attelages de chevaux. En effet, les trains
               de bateaux sont tirés par des équipages d’énormes chevaux attelés deux
               par deux. Chaque équipage peut compter jusqu’à 60 chevaux.
               La  remontée  du  Rhône  n’avait  pas  d’égale  en  Europe  et  le  halage  était
               dangereux.

               Les maîtres d’équipage devaient connaître parfaitement le fleuve et leurs
               hommes  et  exiger  une  organisation  rigoureuse  pour  que  le  convoi  et
               l’équipage de chevaux se coordonnent pour la conduite à tenir ; le porte-voix était le seul
               moyen de communication (cf. photo de droite).
               L’itinéraire du halage n’était pas fixe, il pouvait varier à chaque voyage principalement en
               fonction des gravières et des bancs de sable plus ou moins recouverts d’eau. Il était parfois
               nécessaire de traverser d’une rive à l’autre, en transportant les animaux sur des barques
               (cf. photo page 1) .
               Cette opération entrainait une augmentation du coût final du voyage en raison du retard
               occasionné.


































               Scène de halage, d’après tableau d’Alexandre Dubuisson de 1843 (original au musée des Beaux-Arts de Lyon)
                                               Source photo © GEAH MORESTEL





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