Page 25 - UNE MATINEE A CREMIEU LA MEDIEVALE
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On sait peu de choses sur les Visitandines de    Pas  de  documents  à  disposition,  car
               Crémieu,  si   e    est   ue  le  p e ie    la    lo s u elles  so t   hass es  des  lieu   à  la
               consiste à visiter les malades, que chaque mois   Révolution,  elles  se  sont  dispersées  et  on
               elles  doivent  rendre  des  comptes,  par  des   ignore même où elles sont allées.
               lettres  circulaires,  à  la  fondation-mère     A  souligner  que  les  recherches  entreprises
               d A  e  ,  u à une certaine époque, elles ont    auprès  de  la  responsable  des  archives  du
               reçu  une  vingtaine  de  pensionnaires  –  des   Mo ast  e  de  la  Visitatio   d A  e    o t   t
               dames de la bourgeoisie et de la noblesse, assez   vaines ;  l a   s  au   do u e ts  a   t   t  s
               fortunées,   ui  vie  e t  s y  fai e  soig e ,  15   limité !
               jou s voi e u   ois au plus et s e   etou  e t   Même  à  Moulins  où  se  tient  le  musée  des
               chez  elles  ou  bien  encore  qui  viennent  y  finir   Visita di es, il     a pas d informations.
               leurs jours -  .
               ❖  L apothi airerie des Visitandines
                   L a  ie  e pha  a ie des Visita di es est situ e au  ez-de- hauss e de l aile o ie tale du couvent.
                   Elle possède des boiseries en noyer datées de 1715, classées Monuments historiques.
                     -   Son histoire
                   Parmi  les  informations  recueillies  par
               Michèle à Annecy, nous apprenons que la
               religieuse  en  charge  de  l apothi airerie,
               dont on ne connait, ni le nom, ni le prénom,
               a commandé les boiseries avec ses   gains
               (dot ou vente de médicaments ?), pour une
               salle du  ouve t, p o he de l i fi  e ie.
                   Cela  est  tout  à  fait  plausible,  car  à  la
               même époque à Lyon, des apothicaires de la
               ville attaquent en justice des religieux pour
               concurrence déloyale.
                   Les boiseries sont semblables à celles, de la même époque, des Hôtel-Dieu de la Bourgogne voisine.
                   Mais cette apothicairerie est unique,   est l apothi airerie d un couvent de religieuses.
                                                              Les  archives  de  l hôpital  de  la  Charité  à  Lyon,
                                                              rapportent  le  t  oig age  d u e  jeu e  fille  qui
                                                              demandant  à  y  rentrer  comme  soignante,  se
                                                              référait  de  son  travail  chez  les  Visitandines  de
                                                              Crémieu  pour  attester  de  ses  qualités  ;  ce  qui
                                                              signifie  que  les  religieuses  crémolanes  étaient
                                                              connues et renommées dans la région.
                                                              Outre les soins apportés à leurs pensionnaires, les
                                                              religieuses  doivent  aussi  assurer  les  soins  aux
                                                              religieuses  elles-mêmes ;  elles  fu e t  jus u à

                                                              trente.
                                                              L apothi ai esse  tait-elle une sorte de médecin,
                                                              de pharmacien ou en avait-elle les connaissances,
                                                              avait-elle des jeunes filles en apprentissage ?
                                                              A la Révolution, des témoignages attestent de la
                                                              fabrication de médicaments en ce lieu.
                                                              Le 26 septembre 1792, un inventaire des biens est
                                                              dressé ; y sont recensés :
                                                              «  Deux  alambics,  grand  et  petit,  5  petits
                                                              chaudrons, un emplâtrier, des bassins, mortiers,
                                                              trois  balances,  cinquante  pots  ou  cruches  de
                                                              faïence,  quarante-cinq  bouteilles,  soixante
                Carte des apothicaireries (marquées d'un pot bleu)   figuettes, une fontaine et sa cuvette, une seringue
                                                              pour prêter aux pauvres gens.
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