Page 51 - GEAH - LA GRANDE GUERRE 1914-1918 ISSUE CONFERENCE DU 27 FEVRIER 2016
P. 51

50



                   Vous  n'aurez  pas  l'Alsace  et  la  Lorraine,       Légère comme un papillon
               créée en 1871.                                           Co  e so  vi  so  œil pétille
                   Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine,             Nous l’appelo s la Madelo
                  Et, malgré vous, nous resterons Français,                Nous en rêvons la nuit,
                     Vous avez pu germaniser la plaine,                    Nous y pensons le jour,
                  Mais  ot e  œu  vous  e l'au ez ja ais.                  Ce  ’est  ue Madelo ,
                                                                       Mais pou   ous  ’est l’a ou .»
                   Le fils de l’Alle a d, de 1882.
                   La  chanson  raconte  l'histoire  d'une
               nourrice  lorraine  restée  fidèle  à  la  France  et
               que vient solliciter un officier allemand dont la
               femme est morte en accouchant. La nourrice,
               par  patriotisme,  rejette  l'idée  d'allaiter  ce

               bébé.








                                                                    Au  front,  sur  les  premières  lignes,  le
                                                                sile  e  de  l’atte te  et  le  f a as  des
                                                                bombardements éloignent toute musique.
                                                                    Mais  à  l’a  i  e,  les  soldats  passe t  le
                                                                temps et se distraient en chanson. On chante
                                                                les  airs  célèbres  à  Paris  ou  les  chansons
                                                                traditionnelles, on les adapte sur des paroles
                                                                    es  pou   l’o  asio ,   e opi es  à  la   ai
                          Va, passe ton chemin,                 dans des cahiers de chansons.
                        Ma mamelle est française,
               N'entre pas sous mon toit, emporte ton enfant
                     Mes garçons chanteront plus tard

                              la Marseillaise
               Je ne vends pas mon lait au fils d'un Allemand.

                   Lorsque éclate la guerre, les chansonniers
               sont  appelés  à  motiver  les  troupes  dans  les
               th ât es  à  l’a  i  e  du  f o t.   Le  comique

               troupier  est  à  la  mode.  Charles-Joseph

               Pasquier  dit  Bach  ressort  alors  La  Madelon,
                ha so       e  e   a s  1 14   ui  fut  d’a o d     Su   l’ai   de  La  Petite  To ki oise  de  1
               un  échec,  mais  rapidement,  elle  va  se       ui  l’a   e due    l   e,  le   a de    eto ,
               répandre  le  long  de  la  ligne  de  front,  et   Théodore Botrel écrit en 1915, Ma p’tite Mi i
               deve i  u  h   e  ilitai e…                      Ma  p'tite  Mimi,  ma  p'tite  mimi,  ma
                   La Madelon i  a  e l’a ie de  ha u  et la    mitrailleuse.
               mère  de  tous,  qui  éconduit  ainsi  son              Quand ell' chante à sa manière,
               soupirant :                                             Taratata, taratata, taratatère,
                   Et pourquoi prendrais-je un seul homme,             Ah que son refrain m'enchante !
                     Qua d j’ai e tout u   égi e t  …                C'est  o  e u  z’oiseau  ui  ha te,
                         Tu  ’au as pas  a  ai ,                           Je l'appell' la Glorieuse,
                          J’e  ai  ie  t op  esoi ,             Ma p'tit' Mimi, ma p'tit' Mimi, ma mitrailleuse,
                          Pour leur verser du vin.                      Rosalie m'fait les doux yeux,
                                                                Mais c'est elle que j'aime le mieux.
                   Elle exprime le manque affectif du poilu :
                   La servante est jeune et gentille                Dans la même veine, il compose aussi une
                                                                chanson  dédiée  à  sa  chère  Rosalie,
   46   47   48   49   50   51   52   53   54   55