Page 46 - GEAH - LA GRANDE GUERRE 1914-1918 ISSUE CONFERENCE DU 27 FEVRIER 2016
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Ces o p esses taie t diff e tes suiva t les gaz la s pa l’e e i.
A pa ti d’o to e 9 , les soldats f a çais eçoive t u e so te de « agoule » ui e veloppe
tout le visage et qui contient un tampon réunissant plusieurs des substances employées dans des
compresses différentes. Cette « cagoule » est placée dans une boîte métallique.
Da s so liv e, « Le d a e de l’Yse », le g al Mo da a it : « E e te ps, l’a tio des
gaz sur les voies respiratoires se faisait sentir : brûlures de la gorge, douleurs thoraciques,
essoufflements et crachements de sang, vertiges. Nous nous crûmes tous perdus. »
4. Le petit matériel : les bidons modèle 1877, pour
l’eau et le « pinard ».
Le vin pendant la Grande guerre :
Bien avant la guerre, le vin faisait
d jà pa tie de l’app ovisio e e t
réglementaire des soldats français.
O l’appelait le ua t du soldat ;
chacun recevait une dotation de
25 cl de vin par jour.
Dès fin 1914, Le « pinard »
le vi va s’i pose
comme un élément Du nom du médecin Adolphe Pinard
important pour (1844-1934), ce mot qui désigne un vin de
piètre qualité serait une dérive du cépage
préserver le moral
des troupes. Pinot.
De plus, le conflit Le a hal Joff e, fils d’u to elie de
coïncide avec des Rivesaltes, glorifie le général Pinard qui a
récoltes très abondantes, la guerre donne un soutenu le moral de ses troupes. Quant aux
débouché aux stocks de vin. soldats, ils invoquaient Saint Pinard.
Le vin vient essentiellement des vignobles à "Le pinard c'est de la vinasse. Ça
gros rendement du Sud de la France ou des réchauffe là oùsque ça passe. Vas-y, Bidasse,
g a ds vig o les i dust iels d’Alg ie. Mais remplis mon quart. Vive le pinard, vive le
souvent son origine est assez indéterminée pinard !"
(assemblages divers). Il titre à 8° ou 9° Nombreux sont les poilus à siffloter cet
seulement ; on lui ajoute parfois de la quinine et air rendu célèbre par le chanteur comique
du su e pou l’effet « coup de fouet » ! Charles-Joseph Pasquier, dit Bach, incorporé
G â e à la uisitio de p s d’u tie s de la au 140 ème gi e t d’i fa te ie de lig e.
production nationale, les troupes reçoivent ainsi Dans les chansons, sur les cartes
e t e et illio s d’he tolit es pa a . postales ou sur les affiches publicitaires, les
Le vi pe et au poilus de suppo te l’e fe poilus sont souvent représentés un verre à la
de la vie dans les tranchées et devient un main.
s ole pat ioti ue. J’ai o e toi, pou e Un jargon nouveau voit même le jour
réconforter le quart de pinard qui met tant de pour désigner les rations : un 75 est un
différences entre nous et les boches , it canon, un 105, une chopine, un 120 court,
Guillaume Apollinaire. un litre de vin pur, et un 120 long, un litre de
Au f o t, le ua t , e o u i suffisa t, est vin additionné d'eau.
doublé par le Parlement en janvier 1916, avant Peu importe le flacon : pour toute
d’attei d e t ois ua ts de lit e deu a s plus l'armée, du simple poilu au haut
tard ! commandement, «Le père Pinard» est un
Des convois spéciaux vont être mobilisés «Père la victoire».
pour apporter le vin au plus près des tranchées.
La guerre a popularisé le vin, lui a donné une
nouvelle image : il devient un breuvage national
et patriotique. Le maréchal Pétain lui-même
écrira plus tard une ode au vin français, dans