Page 3 - LA CHANDELEUR, SON HISTOIRE
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époque et où l’on portait aussi des torches allumées, faisait des processions et des feux de
               joie jusque dans les champs afin d’attirer la protection sur les troupeaux et de favoriser les
               futures semences.
               Plus tard, les Juifs puis les Chrétiens ont repris ce rituel païen pour rendre hommage à la
               naissance de Jésus, car le 2 février a lieu 40 jours après sa naissance.
                                                                                e
               La  véritable  christianisation  de  la  Chandeleur  s’est  faite  au  5   siècle,  lorsque  le  pape
                       er
               Gélase  I   jugeant  plus  sage  de  christianiser  un  usage  païen  que  d’essayer  de  le  détruire,
               l’aurait  substitué  aux  Lupercales  romaines,  d’après  Bède  le  vénérable,  moine  et  historien
                           e
               anglais du 7  siècle.
               Le pape Gélase remplace les flambeaux
               par  des  chandelles  et  organise  des
               processions    aux    chandelles   qui
               symbolisent  la  reconnaissance  par
               Syméon  de  la  ‘‘Lumière  d’Israël’’  en
               Jésus.  Il  aurait  donc  contribué  à
               répandre cette fête de Présentation.

               Le  2  février,  jour  de  la  Chandeleur,
               chaque  croyant  devait  récupérer  à
               l’église  un  cierge  béni  en  signe  de
               purification et le ramener chez lui en faisant bien attention à le garder allumé !
               Un dicton de Franche-Comté dit d'ailleurs toujours :
                                          ‘‘Celui qui le rapporte chez lui allumé
                                          Pour sûr ne mourra pas dans l'année’’
                                                  er
               Chez les Celtes, on fêtait Imbolc le 1 février. Ce rite en l’honneur de la déesse Brigit célébrait
               la  purification  et  la  fertilité  au  sortir  de  l’hiver.  Les  paysans  portaient  des  flambeaux  et
               parcouraient les champs en procession, priant la déesse de purifier la terre avant les semailles.
               Tandis que le paysan y voyait jadis une sorte d'hommage à la déesse des Moissons, on pouvait
               assister  à  d'étranges  rituels  en  ce  jour  de  la  Purification  propice  aux  idylles  champêtres,
               le cierge de la Chandeleur constituant un précieux talisman contre les mauvais coups du sort
               et les caprices du ciel :

                   On dit que quelques gouttes de sa cire versée sur des œufs à couver en assurent une bonne
                   éclosion.
                   Quand un animal domestique est malade, on fait couler trois ou quatre gouttes du cierge
                   dans son breuvage.
                   On  l’allume  pour  conjurer  la  foudre  lorsque  l’orage  gronde,  pour  bénir  les  premiers
                   communiants et les fiancés avant leur départ pour l’église, de même lorsque le prêtre vient
                   administrer les derniers sacrements à un mourant !
                   Au Moyen Age, dans les campagnes, les cierges bénis étaient censés éloigner, le diable des
                   maisons et les dangers liés au feu.






               Tout comme la galette des rois correspond à l’Epiphanie, on fait des crêpes parce que c’est
               la... Chandeleur.



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