Page 8 - LA CHANDELEUR, SON HISTOIRE
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En  Suède,  on  savoure  des  hirams  plattär.  Tandis  qu’au Japon,  on  préfère  les  dorayaki.
               Au Maroc, on déguste des msemen, alors qu’en Italie, on se délecte de farinata…Chacun sa
               galette !
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               En Russie, la fête de Maslenitsa  qui dure sept jours, a lieu avant le grand carême. C’est
               l’équivalent slave de la chandeleur et du Mardi gras, célébrant la fin de l’hiver.
               Cette fête est surtout connue pour sa préparation de crêpes épaisses au levain,  les blinis
               symboles  païens  du  soleil.  Ils  sont  faits  d’ingrédients  autorisés  par  la  tradition  orthodoxe
               pendant le Carême : le beurre, les œufs et le lait.

               Quel que soit le pays où elle est célébrée et les traditions qui l’accompagnent, la Chandeleur
               ne manque finalement jamais de gourmandises !

                   •  Quelques légendes de la Chandeleur
               Une bien jolie légende se répète encore à la veillée dans les villages des bords du Rhône et du
               Midi gascon :

               La légende des fiançailles des oiseaux
                   ‘‘Si vous sortez dans la campagne le 2 février, vous ne manquerez pas de voir - au besoin
                   avec  les  yeux  de  la  foi  -  les  vols  d’oiseaux  passer  et  repasser  éperdus,  s’évitant,  se
                   cherchant, s’appelant, piaillant d’allégresse.
                   Ce sont des battements d’ailes et des gazouillis qui durent jusqu’au crépuscule.
                   Mais, le soleil disparaissant à l’horizon, en silence, deux par deux, les oiseaux se retirent
                   vers les arbres et vers les buissons pour la nichée des fiançailles.
                   Si par hasard un malchanceux n’a pas trouvé l’oiselle de ses rêves, il en prend aisément
                   son parti et entre hardiment en ménage dans le premier nid venu.
                   Nid à trois ! C’est admis dans le monde... des oiseaux.’’
                                              er
               La Chandeleur de Napoléon I  en 1812 : un bien mauvais présage….
               Le jour de la Chandeleur les crêpes sautent, apportant promesse de bonheur à ceux qui les
               retourneront sans anicroches. Il faut rappeler, à ce propos, la mésaventure de l’empereur
                          er
               Napoléon I  le 2 février 1812.
                    ‘‘Avant de partir pour la campagne de Russie, l'empereur s’en était allé à la Malmaison
                   rendre à l'impératrice Joséphine une de ces visites où les deux époux divorcés trouvaient
                   encore quelque joie. On fit des crêpes pour fêter la Chandeleur.
                   Superstitieux, Napoléon se mit à la besogne. Et quand vint son tour de tenir la queue de la
                   poêle :
                   Une,  deux,  trois,  quatre  crêpes  réussies  :  autant  de  batailles  gagnées  dans  cette
                   campagne de Russie qu'il achevait de préparer... Mais, patatras ! la cinquième crêpe, mal
                   dirigée, retomba lamentablement sur la tôle rougie où elle se calcina.
                   Il y voit un présage: il gagnera 4 batailles sur 5 lors de sa campagne militaire.’’
               Savoir si, la même année 1812 lors de l'incendie de Moscou, l'empereur ne songea point à
               cette crêpe manquée de la Chandeleur !


               2  La date change en fonction de la Fête de Pâques différente des Occidentaux en raison des calendriers :
               Julien pour les Orientaux et Grégorien pour les Catholiques et les Protestants, calendrier établi le
               15 octobre 1582.


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