Page 2 - LES VITRES

Ouvrir ou fermer une fenêtre est de nos jours un geste tellement banal que nous n’y prêtons
presque plus attention.
Pour autant, avant de prendre la forme que nous lui connaissons aujourd’hui la fenêtre a
connu bien des changements ! Il fut même un temps où ce terme ne désignait qu’une toute
petite ouverture dans les murs, dépouillée de tout vitrage. Car bien qu’il soit prouvé que les
hommes utilisaient déjà le verre sous la Préhistoire, celui-ci était réservé à la fabrication
d’outils ou (plus rarement) de bijoux.

Alors, comment la fenêtre est-elle passée d’une simple ouverture à l’ensemble de châssis et
de vitrages que nous connaissons aujourd’hui ? Retour sur la petite histoire de la fenêtre …

Pendant des siècles, les maisons de nos ancêtres furent totalement privées, non seulement
de carreaux, mais aussi de fenêtres, et, même alors que des baies vinrent percer peu à peu les
façades de leurs habitations, il s’écoula bien des années encore avant que l’usage des vitres
se généralisât.
Pour y voir clair, l’homme pratique dans le mur une ouverture, appelée fenêtre, du grec
‘‘éclairer’’. Elle laisse passer l’air, indispensable pour cuire les aliments à l’intérieur. Les peaux
de bête assurent la lutte contre la pluie, le vent.
Puis, les fenêtres s’agrandissent et on y met une croisée ; à l’extérieur un contrevent de bois,
découpé pour laisser un filet d’air et de lumière. Quelques Romains y mettent du mica, de
l’agate ou de l’albâtre, puis du verre coulé plat à la transparence relative !
Les toutes premières
tentatives de fenêtres au
sens d’ouverture ‘‘vitrée’’
ne datent pas d’hier,
puisque l’on retrouve des
oculi (ouvertures pratiquées
dans une voûte) dès le
premier siècle avant J.C -
notamment dans le cadre,
des thermes romaines ou
des fastueuses demeures
des notables de Pompéi et
d’Herculanum.
En effet, ils utilisent pour
cela du verre fabriqué à base
de soude et coulé sur un lit
Oculus percé dans la coupole du Panthéon de Rome de sable. Bien entendu, ce
verre
L'ouverture n'est pas protégée, si bien que la pluie peut tomber est de qualité
à l'intérieur de l'édifice. médiocre, puisque maculé
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de bulles d’air (le verre n’a pas été soufflé ) et sa transparence s’en ressentait forcément.

1 On attribue l'invention de la technique de soufflage du verre aux Phéniciens ou aux Babyloniens grâce à
l’invention de la canne à souffler qui permet de fabriquer des objets en verre plus facilement, plus rapidement
et donc à moindre coût.

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