Page 5 - LES VITRES
P. 5
Parmi les matières les plus aptes à remplacer le verre, il convient encore de nommer la corne.
Longtemps elle a fourni des feuilles transparentes aux
châssis des croisées, aussi bien qu’à ceux des lanternes.
A bord des vaisseaux de l’État, des feuilles de corne
tenaient lieu autrefois de ces glaces épaisses par où le
jour pénètre maintenant dans les faux-ponts.
Dans le même ordre d’éléments protecteurs de la
fenêtre, sont citées les cages. Installées en avant des
fenêtres, certaines sont en bois d’autres en fer.
On s’est servi aussi de parchemin tendu en manière de
vitre.
Au Moyen Age, les fenêtres se fermaient aussi avec des
étoffes fines enduites de cire.
Pour autant, la fenêtre de l’Antiquité ne ressemblait en
rien à celle d’aujourd’hui.
e
Il faudra attendre le 14 siècle pour que le Moyen-Age
apporte lui aussi sa pierre à l’édifice … en la personne de
Philippe de Cacqueray, originaire de Normandie. En 1330,
Grilles de protection aux fenêtres
celui-ci se voit octroyer par le roi de France Philippe VI de Huile sur bois vers 1470
Valois l’autorisation d’établir une verrerie.
Il est le premier inventeur des plats de verre appelés "verre de France", lequel sera posé sur
les dormants de bois. Le roi Charles VII confirme les privilèges de ces gentilshommes verriers
par une ordonnance de 1399.
Une avancée majeure puisque les fenêtres permettent alors de voir l’extérieur correctement !
Cependant, cette récente
modernisation de la fenêtre est
loin d’être démocratisée.
En effet, les verreries étaient
rares, très artisanales et
consommatrices de forêts,
produisaient peu.
De plus, il ne s’agissait pas d’un
produit que l’on pouvait
transporter aisément en France
ou ailleurs. Ce qui explique que
malgré ses qualités intrinsèques
il soit resté un temps presque
confidentiel et uniquement
réservé aux plus grandes
familles du royaume.
Vitrail de l'église de Bézu-la-Forêt (actuel département de l’Eure)
représentant Jehan de Cacqueray et son épouse, Jeanne de Bouju.
4