Page 13 - LES JOYAUX DE LA COURONNE DE FRANCE
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A la chute du Second Empire, pendant la guerre de 1870, les joyaux de la Couronne furent mis
à l’abri sur un bateau de guerre à Brest.
Ils furent exposés deux fois avec succès à Paris : à l’occasion de l’Exposition Universelle de
1878, puis en 1884 au Louvre dans la salle des Etats.
Mais parce qu’ils mêlent les symboles de puissance, de richesse, de prestige du régime
monarchique et des deux Empires, les joyaux de la Couronne n’ont guère la faveur des
Républicains.
Tirant argument de ce que représentent ces joyaux et espérant quelque revenu utile en des
temps de fragilité économique, la III ème République prend une décision radicale : la vente des
joyaux de la Couronne.
Un des deux objectifs fut atteint.
Financièrement, ce ne fut pas un succès, tout simplement parce que la mise soudaine sur le
marché d’une telle quantité de gemmes eut pour effet principal de casser les prix.
Symboliquement en revanche, ce fut une réussite : les symboles royaux et impériaux
n’existaient plus, arrachés par les joaillers et les rares particuliers venus du monde entier !
Fort heureusement, avant cette vente, une commission d’experts avait sélectionné quelques
pièces pour leur intérêt historique ou minéralogique et en avait prescrit le dépôt dans trois
musées parisiens : le musée du Louvre (qui hérite de joyaux à forte valeur historique dont le
Régent, le diamant Hortensia et les expose dans la Galerie d’Apollon), le musée de
Minéralogie de l’Ecole des Mines (qui recueille les topazes roses ou "rubis du Brésil" de Marie-
Louise, etc. désormais exposées de manière permanentes au musée des Mines ParisTech, au
premier étage de l'ancien hôtel de Vendôme), le Muséum National d’Histoire Naturelle (qui
se voit confier entre autres, l’opale de Louis XVIII, le diamant portrait de Marie- Louise, le Grand
saphir).
Depuis 1988, Le Louvre et la Société
des Amis du Louvre rachètent ces
bijoux quand ils réapparaissent.
Ainsi la couronne, le diadème de
perles et le grand de nœud de corsage
de l’impératrice Eugénie ont retrouvé
leur place dans les collections
françaises.
Texte proposé par Solange Bouvier
Sources (textes et photos) :
- ‘‘Histoire des joyaux de la couronne
de France’’ par Germain Bapst
(Gallica bnf)
- Conférence de Madame Béatrice
Vingtrinier
- Internet
A gauche : l'impératrice Eugénie portant le diadème de perles
A droite : le diadème de perles et le grand nœud de corsage
de l’impératrice Eugénie
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