Page 10 - LES JOYAUX DE LA COURONNE DE FRANCE
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A  la  Révolution,  en  mai  et  juin  1791,  l’Assemblée  nationale  constituante  décide  de  faire
               dresser  l’inventaire  des  diamants  et  pierreries  de  la  Couronne.  L’inventaire  compte  9547
               diamants, 506 perles, 230 rubis et spinelles, 71 topazes, 150 émeraudes, 35 saphirs et 19
               pierres. Le prix des joyaux est estimé à 23 922 197 livres. Le Régent est estimé à 12 millions,
               le Bleu de France à 3 millions, et le Sancy à 1 million.

               Les joyaux de la Couronne avaient été déposés à l’hôtel du Garde-meuble National (actuel
               hôtel de la Marine, place de la Concorde) après la fuite à Varennes (au cours de laquelle Marie-
               Antoinette avait emporté le Sancy) et l’emprisonnement de la famille royale.
               Pendant  trois  nuits  consécutives,  du  13  au  16  septembre  1792,  le  Garde-Meuble  fut
               littéralement pillé par une bande de cambrioleurs sans que personne ne s’en aperçoive (dont
               le symbole de la fabuleuse richesse des joyaux de la Couronne, la Toison d’or).
               Les temps sont troublés, les uns et les autres se renvoient les responsabilités, les voleurs sont
               arrêtés et relâchés car ils tenaient leurs ordres de bien plus haut…
               Les principaux documents judiciaires qui auraient permis d’y voir clair ont brûlé en 1871 dans
               l’incendie de l’Hôtel de Ville de Paris.
               Parmi les gemmes retrouvées figure le Sancy mais il est mis en gage en 1796 et non dégagé.
               Il  réapparait  en  1828,  est  vendu  à  un  prince  russe  qui  le  revend  en  1865.  Après  encore
               plusieurs  détours,  il  est  acquis  par  William  Waldorf  Astoria  pour  son  épouse  en  1906.
               Finalement le diamant sera acheté par le musée du Louvre en 1976 ; il y est maintenant visible.
               Quant aux Mazarins, ils furent presque tous retrouvés mais le Directoire en vendit onze en
               1796 pour renflouer les caisses de l’Etat. Ils sont maintenant dans des collections privées.

               Trois néanmoins subsistent au Louvre : les Mazarins 17 et 18 en forme de cœur, qui furent
               insérés dans la broche-pendentif de l’impératrice Eugénie et le premier Mazarin, le Sancy.
               Les pertes sont considérables : l’épée de diamants de Louis XVI ou encore ‘‘la chapelle d’or et
               de diamants’’ donnée en 1636 à la Couronne de France par Richelieu sont irrémédiablement
               perdus. Le Diamant bleu s’est évanoui, on ne le reverra plus jamais tel qu’il avait été taillé par
               Jean  Pittan.  C’est  au  Etats-Unis  qu’on  le  retrouvera  sous  une  forme  altérée  des  dizaines
               d’années plus tard.
               La Toison d’or est définitivement perdue. Le ‘‘Côte-de-Bretagne’’ sera retrouvée en 1796 mais
               tout le reste a été soigneusement démonté et les pierres ont été vendues séparément.






               Il fait sertir le Régent sur son épée de Premier Consul qui servit aussi lors de son sacre. En
               1812, le diamant prend place sur le glaive impérial.

               Napoléon fait aussi revenir des joyaux qui avaient été engagés sous le Directoire, excepté le
               Sancy.
               A partir de 1805, il effectue des acquisitions importantes pour les joyaux de la Couronne
               – indépendamment des nombreuses parures personnelles qu’il offre à Joséphine qui possèdera
               le plus riche écrin privé d’Europe ou à sa seconde épouse Marie Louise -.
               La principale composante du style Empire est la référence à l’Antiquité romaine (mais aussi à
               l’Antiquité grecque et égyptienne).






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