Page 9 - DU LAC DE PALADRU AU MALP, SAMEDI 15 OCTOBRE 2022
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Agriculture et élevage
L’outillage agricole, tout comme les plantes et animaux identifiés témoignent d’une agriculture
dynamique et diversifiée, propre à fournir une alimentation abondante et variée.
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Le territoire potentiel de Colletière s’étend sur 7,5km .
Les habitants cultivent le seigle, le froment, l’avoine( réservé aux chevaux), l’orge et le millet ; il faut
au moins labourer 18 ha pour fournir les céréales aux trois familles.
Des jardins proches du rivage fournissent des légumineuses : fèves, pois, lentilles et vesces.
Les pollens, les coquilles et les noyaux attestent de la présence de vergers fournissant des noix, des
cerises, du raisin et des prunes.
Le saltus ou zone non cultivée, est formée de forêts et de marais et est mis à profit pour la pêche,
la chasse et la cueillette ( châtaignes, faînes de hêtre, glands et noisettes sont récoltés en forêt)
alors que la lisière des bois fournit les fraises en saison, des framboises, des nèfles et autres fruits.
Les porcs sont laissés en semi-liberté et profitent en forêt des racines et fruits à disposition.
Les moutons et chèvres sont mis en pâturage dans les prairies humides.
Les habitants de Colletière élèvent du bétail (60 % de porcs élevés pour leur viande, ovins et caprins
majoritairement pour la laine, les bovins pour la production litière et la traction animale).
Les volailles ont laissé peu de traces (leurs os trop sont fragiles pour avoir résister aux mâchoires
des chiens). Les équidés sont présents (chevaux, ânes et mulets) utilisés pour l’équitation et le
portage.
Chasser et pêcher
Pour ces deux activités, le modèle diffère de celui du Néolithique. La chasse est marginale, tandis
que l’on profite de l’abondance du poisson du lac.
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La chasse est avant tout une activité de loisir au 11 siècle
(peu d’os d’animaux sauvages retrouvés à Colletière), le
gros gibier (cerfs, sangliers, chevreuils) est peut-être
chassé à courre, mais battues et piégeage sont plus
probables. L’usage de l’arbalète pour le petit gibier à plume
et à poil est une certitude (des munitions d’arbalète,
‘‘matras’’ ont été retrouvées).
Les sédiments archéologiques ont livré des vertèbres et
écailles de poissons (perches, chevaines, gardons, brochets
et encore des truites qui venaient en complément de
l’alimentation quand la viande se faisait plus rare – cheptel
en renouvellement pour naissances au printemps, porcs à
l’engraissement à l’automne -).
Les objets liés à la pêche attestent d’au-moins trois
pratiques différentes :
1. Pêche au filet (flotteurs et lests de filets) Pirogue de Colletière, retrouvée au sein de
2. Pêche à la ligne (hameçons, flotteurs de ligne) la ferme fortifiée (5 m de long) – 14 siècle
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Crédit photo : © GEAH MORESTEL
3. Pêche à la foëne (sorte de harpon) qui se pratique
en eaux peu profondes pour attraper les brochets.
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