Page 4 - CONFERENCE ''VAUBAN, VISIONNAIRE ET HUMANISTE'' PAR JEAN-MARIE ROUECHE

1. Rappels histo i ues : Vau a le ilitai e

Sébastien Le Prestre de Vauban est baptisé le 15 mai 1633 à Saint-Léger-de-Fourcheret, en limite nord
du Morvan, dans une famille de la petite noblesse attachée à sa terre mais sans fortune ni château. On
sait peu de choses de ses jeunes années, sinon qu'elles furent conformes à celles des nobles de son
milieu social. Il passe une enfance campagnarde paisible dans la demeure familiale. Il apprend à lire et
à écrire avec le curé du village. Il fréquente le collège de Semur, où il se frotte à des études qui lui
laisseront une « assez bonne teinture des mathématiques et des fortifications ». Il faut appele u’à
l’ po ue, les e e i es de g o t ie s’appu aie t su le t a des fo tifi atio s.
Il s’engage comme cadet à l'âge de dix-sept ans dans les armées du prince de Condé, le célèbre
vainqueur de Rocroi contre les Espagnols (1643), gouverneur de Bourgogne et protecteur naturel des
jeunes nobles de sa province.

Mais Sébastien débute sa carrière militaire dans le mauvais camp ! Nous sommes pendant la
« Fronde » en 1651 et Condé est alors en révolte ouverte contre le pouvoir de Mazarin et contre les
armées de Turenne. Repéré par ses compétences en mathématiques, il est employé à la réparation
des fortifications de Clermont en Lorraine et Sainte-Menehould.
Fais prisonnier en 1653, il est remarqué par Mazarin et il passe au service du Roi Louis XIV. Il y restera
pendant 53 ans.
Mazarin l’e ploie o e i g ieu e se o d et l’e voie au si ge de Sai te-Menehould, puis de
Stenay, Arras, Clermont… On lui confie rapidement le soi des fo tifi atio s et de l’atta ue des pla es,
tie u’il app e d a du a t ui ze a s sous l’auto it du Chevalie de Cle ville, Co issai e G al
des fo tifi atio s. A l’âge de a s, il a d jà pa ti ip à uat e si ges et il o tie t so evet d’i g ieu
ordinaire du roi le 3 mai 1655.

Vauban gravira tous les échelons et se fera très tôt remarquer par sa bravoure au feu et son intelligence
des sièges. En 1667, à 34 ans, il a déjà participé à 17 sièges. Après les sièges de Tournai et de Douai, il
conduit seul le siège de Lille qui se rendra au bout de 9 jours et ui o fi e la oto i t de l’i g ieu .

Louis XIV lui o fie alo s le soi d’ difie la itadelle de Lille dite « la reine des citadelles ».
A partir de cette date, Vauban exercera seul la conduite des sièges et aura la charge de toutes les
réparations et constructions neuves des places de guerre dépendant de Louvois.
A pa ti de , Vau a est is e o u e e ave le hevalie de Cle ville. E alit il s’agit d’u e
lutte d’i fluence entre deux ministres du roi : Louvois, protecteur de Vauban, à la Guerre et Colbert,
protecteur de Clerville, à la Marine. Vauban doit alors se contenter des fortifications du département
de Louvois, ’est-à-dire les fortifications terrestres. En 1673, ave la gue e de Holla de, l’i g ieu
convainc Louis XIV de mettre en place son « Pré carré » sur la frontière nord-est, en réduisant le
nombre de ses places pour ne conserver que les plus fortes, créant ainsi une double ligne de villes
fortifiées.
A partir de 1678, à la mort du chevalier de Clerville, Vauban devient Commissaire Général des
Fortifications du royaume : il conçoit et valide tous les projets de fortifications. Au service de Louvois,
de Colbert et du Roi-Soleil, il renforce la protection du territoire en se consacrant aux défenses côtières
et terrestres, à commencer par celles des Fland es et d’Alsa e. Il pa ou t l’ uivale t de 000
kilomètres par an, soit pour conduire des sièges, soit pour préparer ou construire des fortifications.

Lieutenant Général (général de Division) en 1688, Vauban sera après la mort de Colbert (1683) et de
Louvois , l’i te lo uteu di e t de Louis XIV do t il a la o fia e et do t il se vi a les dessei s
en lui prenant en quelques jours, des places fortes réputées imprenables (Luxembourg, Namur, Mons,
Ath, ou e stoppa t des te tatives d’i vasio s pa une défense vigoureuse des côtes comme en
Bretagne en 1694 ou en Flandres en 1706 face aux coalisés anglais et impériaux.

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