Page 8 - CONFERENCE ''VAUBAN, VISIONNAIRE ET HUMANISTE'' PAR JEAN-MARIE ROUECHE
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Mais il  e s’a   te pas là ! Il rédige en outre :

               Soixante-sept mémoires thématiques

               Fort de son expérience, Vauban adresse des instructions à ces ingénieurs, par exemple pour appliquer
               le ciment des chapes, lever des plans, estimer des te  ai s… Fruit de ses observations lors de ses
               nombreux voyages, Vauban inonde les ministres et le roi d’a al ses, de   fle io … sur tous les sujets.
               Il  veut  rationaliser  le  service  des  fortifications  (Mémoire  Directeur  général  des  fortifications),
               l’i fa te ie et l’a   e en général, mais aussi la politique extérieure de la France (voir les projets de
               paix). La noblesse qui doit avoir la première place dans la société est le sujet de plusieurs textes, les
               impôts   u’il  juge  trop  nombreux  et  injustes  aussi,  l’a  lio atio   de  l’  o o ie  par  un  inventaire
               détaillée des richesses, le développement de l’ag i ultu e, des manufactures et des voies navigables
               font l’o jet de nombreux écrits.


               474 mémoires et rapports sur les places fortifiées
               Comme  commissaire  général  des  fortifications  à  partir  de  1678,  Vauban  a  inspecté  tous  les
               ouvrages fortifiés du royaume. Pour faire ces comptes-rendus de visites, il a rédigé 474 rapports
               et  mémoires  (dont  certains  dépassent  la  centaine  de  pages).  Ce  sont  des  lettres,  instructions
               g    ales, p ojets, devis, pla s,  oupes,  l vatio s…  ui so t e  i his de  o  e tai es autog aphes.
               Ce fonds d'archives est conservé au Service historique de la Défense à Vincennes mais il a subi des
               vicissitudes (incendies, vols et prises de guerre en 1940 par les Allemands, elles-même pillées par les
               troupes russes à Berlin et que Moscou nous rendra dans les années quatre-vingt-dix !) mais malgré sa
               richesse,  il  n'est  pas  exhaustif  et  doit  être  recoupé  avec  les  archives  personnelles  de  Vauban
               conservées dans le fonds Rosanbo. Voir la liste en annexe.
               La p odu tio     ite de Vau a  est  o sid  a le et il faut  ie   o p e d e  ue Vau a   ’   ivait pas
               lui-même  !  Cependant,  il  prenait  des  notes  dans  ses  agendas  puis  dictait  ses  textes  à  plusieurs
               secrétaires qui se déplaçaient constamment avec lui. Il relisait ensuite, raturait et amendait de sa main
               les p ojets de te tes. Ses a  hives  e fe  e t de  o   eu  e e ples des ve sio s su  essives d’u
               même texte, qui peuvent même être espacées de plusieurs mois voire années.
               De nombreux mémoires sont accompagnés de plans alors que Vauban ne dessinait pas lui-même ! Il
               avait      deu   u eau  d’ tudes, l’u  à la  itadelle de Lille et l’aut e à Bazo hes, où des i g  ieu s et
               des dessinateurs dessinaient selon les directives du maître. Plusieurs estafettes à cheval faisaient une
               pe p tuelle   avette  ave   Vau a ,  où   u’il  soit.  E   d pla e e t,  il  utilisait  aussi  les  se vi es  des
               ingénieurs à demeure dans les principales places fortes.
               Avec Vauba , o   e  a  ue pas de sou  es,  ais o    oule sous l’a o da  e !


                   4.  Vau a , le vaga o d du  oi

               Lors de ses voyages, Vauban est un observateur de son siècle.

               Vauban tire de ses voyages et de son expérience de terrain une certaine idée de la France et comme
               l’o  di ait aujou d’hui, de so  « positio  e e t » da s u e Eu ope e  t ai  de se  o st ui e et da s
               laquelle se profilent nos plus dangereux compétiteurs du XVIIIème et du XIXème siècle.

               Vau a   ’est pas  u’u  ho  e de gue  e. T ave sa t e  tous se s le Royaume pour conduire ses
               travaux  il  parcouru  en  moyenne  3  500  de  nos  actuels  kilomètres  par  an  durant  sa  carrière
               p ofessio  elle. Ce tai es a   es  ’est plus de       k ,  ui se o t effe tu s su  les  outes et  he i s
               d fo   s de l’ po ue, à  heval, e  voitu e de poste ou e   o he d’eau. Quel que soit le temps, si la
               guerre est suspendue en hiver, les chantiers eux ne s'interrompent jamais.

               L'ensemble de ses déplacements a été estimé à plus de 180 000 kilomètres. Soit en moyenne une
               centaine de journées passées à cheval chaque année, à raison de 30 à 35 kilomètres par jour (de 2 à 8



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