Page 33 - VOYAGE A VERSAILLES JUIN 2017
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Répartis tout autour et clos de hauts murs, une douzaine (vingt-neuf à l'origine) de ‘‘chambres’’,
jardins abritant des légumes, des petits fruits et surtout des arbres fruitiers, pommiers et poiriers
principalement, palissés en partie en espaliers sur les murs ou en forme libre ou conduits en espaliers.
En 1785, six murs ont été supprimés dans la partie Sud, trop humide et insuffisamment aérée, ne
laissant subsister que cinq jardins au lieu de onze. Il reste encore un arbre du temps de la Quintinie,
c’est le plus ancien du potager.
‘‘La belle Angevine’’ est une variété de poire ancienne,
avec de gros fruits, à cuire. On peut reconnaître les
variétés anciennes à leur appellation : nom poétique et à
consonance française.
Les serres (hollandaises) datent de 1732 et ont permis
d’obtenir la première production d’ananas à Versailles.
On y cultivait aussi le melon que l’on consommait en
sorbet avant le repas (pour éviter les fièvres). Louis XIV
aimait tellement les fraises qu’il en devint allergique, ce
fruit a été remplacé par les figues tout autant appréciées
du roi (700 pieds de figuiers furent plantés en pot pour
récolter toute l’année).
Les 2 voûtes placées à chaque extrémité du jardin,
servaient de stockage à la marchandise et également de
passage.
Au bout d’un de ces passages, se trouvait l’endroit où l’on
vendait la production qui était impropre à la table du Roi ainsi
que les restes des repas royaux. A cette époque on consomme
peu de légumes mais il faut produire en grande quantité pour
le prestige vis-à-vis des autres pays.
On retrouve dans les carrés des fleurs médicinales (belladone),
des fleurs comestibles (capucines, fleurs de courgettes,
coquelicot (surtout utilisé en sirop) etc..), des aromates.
Le potager abrita successivement l'École Centrale lors de la Révolution, l'Institut National Agronomique
en 1848, puis l'École Nationale d'Horticulture en 1873. Celle-ci devint par la suite l'École Nationale
Supérieure d’Horticulture (E.N.S.H.), transférée à Angers en 1995 (aujourd'hui l'I.N.H.P. (Institut
National d'Horticulture et du Paysage)). Il est placé depuis 1976 sous la responsabilité de l’École
Nationale Supérieure du Paysage (E.N.S.P.). Chaque étudiant cultive une petite parcelle.
Actuellement : Le Potager du Roi, qui possède un verger de quelque 5000 arbres fruitiers (plus de
400 variétés différentes), produit environ 50 tonnes de fruits et 20 tonnes de légumes, dont une partie
est vendue dans la boutique d'accueil ; il est comme une petite vitrine de ce que l’on trouve sur le
territoire.
Une partie de ce lieu est un jardin d’expérimentation pour les élèves
de l’E.N.S.H dont le but essentiel est une culture maîtrisée avec le
moins de traitements possibles : respect du sol - engrais verts,
diversification des plantations jusqu’à garder les ‘‘mauvaises herbes’’
pour que tous les insectes puissent butiner et féconder tous les
végétaux -.
‘‘ Surtout, ne pas avoir peur des insectes asiatiques : en se croisant
avec les types d’insectes européens (comme la coccinelle), ils
rendent celles-ci plus résistantes’’
Un groupe bien studieux se regroupe autour de Jacky notre guide qui
répond aux questions et nous donne des petites astuces : ainsi,
comment se servir des fleurs de capucines pour faire des toasts :
‘‘avec du beurre salé, un peu de charcuterie et une fleur de capucine
par-dessus, c’est beau et c’est bon ! ‘’
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