Page 10 - DE L'EPIPHANIE A LA GALETTE DES ROIS

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Paris a toujours adoré la galette. Début 19 siècle florissait l’établissement de la Mère Marie,
situé non loin de la barrière de Fontainebleau. La vogue de ses galettes était telle que l’on y
épuisait jusqu’à 20 sacs de farine par jour.
Une autre gloire de la galette parisienne
était le Père Coupe-Toujours, le marchand
de galette du Gymnase. On raconte avant
Par exemple, l’anecdote relative au dîner des
la Première Guerre mondiale qu’en moins
rois organisé à l’intention du cardinal de
de vingt ans la maison était passée en
Fleury, ministre de Louis XV, par son valet de
plusieurs mains et que tous ces ‘‘Pères
chambre Barjac.
Coupe-Toujours’’ s’étaient retirés après Celui-ci avait eu l’habileté de réunir autour
fortune faite en de belles villas à Saint-
de la table du cardinal onze convives, tous
Cloud ou à Ville-d’Avray.
plus âgés que lui, bien qu’il eût alors 92 ans,
La maison, en effet, atteignait un chiffre de sorte que ce fut au vieux ministre
d’affaires dont on aura une idée quand on
qu’échut l’honneur de tirer le gâteau comme
saura que 3 000 kg de papier suffisaient à étant le plus jeune !
peine, chaque année, pour envelopper les
morceaux de galette distribués aux Une légende dit aussi qu’en 1774 les trois
petits-fils de Louis XV ayant tiré les Rois, la
consommateurs.
fève se trouva brisée en trois morceaux.

Chacun d’eaux, au hasard, eut le sien. Les

faiseurs de pronostics en conclurent que les
trois frères, alors âgés de vingt, dix-neuf et
dix-sept ans, se succéderaient sur le trône.
Et, en effet, l’aîné, Louis XVI, fut roi la même
année, et les deux autres régnèrent plus tard
sous les noms de Louis XVIII et de Charles X.

Ainsi la tradition de la galette, sous de multiples
déclinaisons et l’éphémère royauté de la fève, a bravé
les bouleversements politiques et les révolutions et est
venue jusqu’à nous.

Bonne dégustation !

Texte proposé par Solange Bouvier
Sources textes et photos : La France Pittoresque
Internet

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