Page 5 - DE L'EPIPHANIE A LA GALETTE DES ROIS
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La tradition voulait que l'on tire un roi à l'Épiphanie, il est alors demandé au plus jeune de la
tablée, de se cacher sous la table, et d'attribuer à l'aveugle les parts aux convives. La personne
qui obtient la fève cachée dans la galette devenait le roi ou la reine de la journée et avait le
droit de porter la couronne.
La fève fait partie des symboles du solstice d'hiver. C'est le premier légume qui pousse au
printemps.
Surtout, ce légume, comme l'œuf, contient un embryon qui donne la vie. La fève est très
importante, notamment chez les Grecs - elles contenaient l'âme des morts selon les
Pythagoriciens - et les Romains. Ces derniers jetaient des fèves dans le dos les 9, 11 et 13 mai
pour chasser les ombres des morts.
En réalité, les premières fèves ont été mises dans les gâteaux des rois car elles étaient symbole
de fécondité (la fève est le premier légume poussant au printemps, soit après le solstice
d’hiver).
La taille de la fève a son importance. La fève-légume est plate et pas trop grande - elle peut
être dissimulée - ni trop petite - car elle ne doit pas être avalée. En plus, tout le monde en avait
chez soi.
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C'est un attribut de la royauté. Il y avait des couronnes dès le 15 siècle, en plomb et étain
avec dessus le nom des Mages et des fleurs de lys. Or elles ne servaient pas pour ‘‘le roi boit’’.
En fait, elles protégeaient les pèlerins et voyageurs, à l'image des rois mages, leurs [saints]
patrons. On n'en faisait plus lors de la Révolution !
La personne qui obtient la fève cachée dans la galette devient le roi ou la reine de la journée
et a le droit de porter la couronne.
La tradition remonte au 14° siècle où pour la première fois à Besançon des moines auraient
commencé à élire leur abbé en mettant une pièce d’or dans un morceau de pain.
Le pain a ensuite été remplacé par une couronne de brioche et la pièce d’or par une fève (plus
économique).
Cette coutume s’est rapidement développée dans toutes les couches de la population
réveillant ainsi les traditions lointaines.
Au Moyen Age, les souverains, aussi bien que le peuple, ne manquaient pas de se réjouir à
l’occasion de l’Épiphanie. Chez les ducs de Bourgogne se déroulaient des fêtes somptueuses
où les pauvres et le menu peuple avaient leur large part.
En France, les corporations tiraient au sort de la fève, un roi qui toute l’année, gardait cette
dignité. Les clercs de la Basoche, du Parlement et de la Chambre des comptes, allaient en
cortège porter des gâteaux aux conseillers et dignitaires, et la fête, dépassant le cadre de
famille, s’épanchait à travers les rues de la grande ville.
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À l’époque de François I , on regardait comme une heureuse chance d’être roi de la fève et,
suivant Montluc, il était d’usage de s’aborder, au début de l’année, par ces mots : ‘‘Je suis
aussi ravi de vous avoir rencontré que si j’étais roi de la fève.’’
Henri IV fut un fidèle observateur de la fête des Rois.
Sous Louis XIII, les dames de la cour tiraient la fève pour devenir reine d’un jour et pouvaient
demander un vœu au roi. Une coutume qui sera vite abolie par son successeur Louis XIV qui
ne manqua jamais de la célébrer brillamment et bruyamment. Il conviait ce soir-là tous ses
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