Page 6 - DE L'EPIPHANIE A LA GALETTE DES ROIS
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courtisans  à  sa  table.  On  mangeait  force  victuailles,  et,  lorsqu’  au  dessert  apparaissait  la
               galette, le roi donnait le signal du vacarme.
               Après avoir été l’occasion de réjouissances, aussi bien parmi le peuple qu’à la cour du Roi-
               Soleil, il est l’objet des délibérations du Parlement qui, en 1711, à cause de la famine, le
               proscrit afin que la farine, trop rare, soit uniquement employée à faire du pain.
               Sous la Révolution française, hors de question d'élire un roi !
               Un arrêté de la Commune ayant changé le jour des rois en ‘‘jour des sans-culottes’’, le gâteau
               n’avait plus sa raison d’être, mais cette disparition ne fut que momentanée.
               Il reparut sur toutes les tables familiales dès que les temps furent moins troublés car il n’était
               pas question de ne pas partager de gâteau non plus. Est donc née la ‘‘galette de la Liberté’’
               ou ‘’de l'Egalité’’, sans fève ni roi. Dans le calendrier nouveau, l’Épiphanie deviendra la ‘‘Fête
               du bon voisinage’’ car on ne doit plus parler de rois.
               Mais ces changements furent vains : la fête et le gâteau continuèrent de s’appeler comme
               auparavant, et, en pleine Terreur, il se trouva des pâtissiers pour vendre, et des clients pour
               acheter des ‘‘gâteaux des rois’’.
                     e
               Au 18  siècle, les vraies fèves sont remplacées par des fèves en porcelaine représentant Jésus
               (puis un bonnet phrygien à la Révolution et tout et n’importe quoi aujourd’hui).
               En 1875 apparaissent les fèves en porcelaine de Saxe.
               En 1913, apparaissent celles des ateliers de Limoges. Au début, il s'agissait de poupées, puis
               de baigneurs puis de bébés emmaillotés, signe de fécondité. Ont suivi des symboles de chance
               et des animaux.
                              e
               Au début du 20  siècle, un
               Monsieur  Lion  lance  une
               fève  en  forme  de  lune
               portant au dos le nom et
               l'adresse     de      son
               commerce.      C'est    la
               première             fève
               publicitaire.
               En  1960,  les  premières
               fèves     en    plastique
               apparaissent.      Moins
               chères,  elles  prennent  le
               pas sur la porcelaine.
               Il y a eu aussi des santons,
               qui    permettaient    de
               recréer  une  crèche.  De
               nos  jours,  il  n'y  a  plus
               aucun lien avec la crèche !
                                                 Le gâteau de rois - peinture de Jean-Baptiste Greuze de 1774

               Ces petites figurines (surtout en porcelaine) sont pour certains un véritable objet de collection,
               cette collection s'appelle : la "fabophilie ou favophilie" (du latin : fabo pour fève et phile qui
               aime)





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