Page 13 - REPRISE DE SAVOIE 2009 CONFLANS & CHATEAU FORTERESSE DE MIOLANS
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2 LA CONSTRUCTION DU CHATEAU FORTERESSE
- Les grandes étapes (d’après MIOLANS, 2000 ans d’histoire)
En 923, sur reprise des anciennes installations Romaines, un donjon appelé Tour ST
PIERRE, de forme carrée, de 14 mètres de haut, est édifié par la famille de MIOLANS. Cette
tour comportait vraisemblablement quatre étages : magasin en bas, salle principale à
laquelle on accède par un escalier extérieur en bois, logements, et un étage de défense au
sommet.
De GUIFFRED (vers1081) à ANTHELME III (mort vers 1380), l’histoire du château en tant
que bâtiment est mal connue : le bois est sans doute le premier matériau utilisé, la région
étant couverte de forêts, puis vient la pierre car il a été d’usage en SAVOIE de reprendre très
tôt les matériaux des Romains.
A l’extérieur de son enceinte se développait une basse-cour dans laquelle se trouvait la
chapelle du château, citée dans les textes dès 1083.
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Au 13 siècle, les logis sont dotés de latrines, de cheminées et d’une grande aula (salle
des actes ou des fêtes).
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En 1270, Anthelme I de MIOLANS fait construire un soi-disant « vivier » au pied de la
Tour SAINT PIERRE, ce n’est en fait qu’un fossé déguisé destiné à fortifier encore plus la
place !
Jean de MIOLANS garde peu des anciennes constructions, à part la Tour St PIERRE et les
salles romaines. Il fait édifier un second donjon, fondé dans le fossé qui sépare la haute-cour
de la basse-cour, un des premiers en SAVOIE où l’on ait tenu compte de l’apparition de
l’artillerie à feu.
Dans l’ancien château, seule la Tour SAINT PIERRE était un élément fortifié qui assurait la
protection de la haute-cour. A partir de Jean de MIOLANS, la haute-cour est englobée dans
un système de fortifications dont l’élément principal est le nouveau donjon et forme ainsi un
véritable château fort. Celui-ci protège directement alors la basse-cour qui n’était pas encore
entourée des fortifications que l’on voit actuellement.
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Au 14 siècle, Anthelme IV, lui donne son aspect définitif, il le dote d’un dispositif
défensif d’envergure adapté à l’artillerie de l’époque et reconstruit la chapelle castrale.
La basse-cour est alors entourée de fortifications englobant la chapelle, autrefois
extérieure, dans un système de défense formant le château bas actuel. Elle devient une
seconde protection pour l’entrée qui se fait toujours au-dessus du fossé, de 10 mètres de
profondeur pour 20 mètres de largeur, par un pont-levis dont on voit encore les piliers
d’appui.
Anthelme IV prolonge de plus ce nouveau rempart au NORD, seul point vulnérable,
doublant la galerie couverte édifiée par Jean de MIOLANS, en ménageant ainsi entre les
deux, une rampe d’accès dont le départ est barré par un « châtelet » avec corps de garde,
lui-même relié à la Tour SAINT-PIERRE par un chemin couvert. Ce châtelet est un véritable
piège pour les assaillants qui restaient coincés sous le feu des défenseurs. Cet obstacle
passé, il faut comprendre que les assaillants devaient faire face au chemin de ronde et au
« souterrain » de défense, comportant des canonnières.
Il en fait un ensemble formidable de défense : le chemin normal d’accès, pour aller
jusqu’à la haute-cour, ne franchissait pas moins de quatre fossés, cinq herses et une dizaine
de portes munies d’assommoirs, tout cela sous le feu d’une centaine de meurtrières !
La Tour de la Sauvegarde, élevée entre 1470 et 1523 assure le contrôle du front NORD et
prend en enfilade la rampe d’accès au château. C’est une énorme tour ovale, dont les murs
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