Page 8 - REPRISE DE SAVOIE 2009 CONFLANS & CHATEAU FORTERESSE DE MIOLANS
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L’Eglise réaffirme également le dogme de la transsubstantiation, un peu oublié : «  par la
               consécration du pain et du vin s'opère le changement de toute la substance du pain en la
               substance du corps du Christ, et de toute la substance du vin en la substance de son sang ».
                   Le  tabernacle  qui  accueille  le  Saint  Sacrement  est  considéré  maintenant  comme  un
               « Bijou » que  l’on  va  mettre  en  valeur  dans  un  Ecrin,  le  Retable,  souvent  monumental  et
               orné de dorures et sculptures de bois, qui va apparaître dans les églises et remplacer les
               retro tabula ou triptyques qui se pliaient et se transportaient d’église en église. Ce retable
               est destiné à mettre en scène le catéchisme de façon théâtrale.
                   En  symbolique,  on  pourrait  évoquer  ainsi   ces  églises  baroques  :  « une  façade  simple
               cachant un Chœur d’or ».

                      2.  Le Retable de l’église Saint-GRAT

                   La  mémoire  « rafraîchie »  pour  les  uns  ou  renseignée  pour  les  autres,  nous  pouvons
               découvrir le retable.
                   Celui-ci est très simple, monochrome, doré à la feuille.  Il est inspiré d’une église jésuite
               de GRENOBLE ce qui explique qu’il est assez « sage » dans l’expression de ses colonnes -qui
               ne sont pas torses- et de la couleur, il n’y a pas profusion d’anges, ce qui en fait un exemple
               particulier. Il est l’œuvre du sculpteur Claude-Antoine MARIN. Il fait pourtant penser à une
               scène de théâtre sacré.
                   Dans le tableau central, dans un cadre richement sculpté en plein bois, peint sur toile,
               Saint GRAT, crossé et mitré, avec la main droite en bénédiction, tandis qu’au loin un démon
               ricane. De chaque côté dans des niches creusées sous de larges coquilles, au milieu de pans
               coupés,  nous  voyons  à  droite  Ste  Barbe,  protectrice  du  feu  et  à  gauche  Saint  FRANÇOIS
               XAVIER, jésuite d’un Ordre missionnaire d’enseignement.
                                                             e
                   Saint GRAT est un évêque qui a vécu au 5  siècle à AOSTE en Italie. Suite à un songe, il
               serait  parti  en  PALESTINE,  sous  mission  papale,  et  aurait  rapporté  la  tête  de  Saint  Jean
               Baptiste.
                   Saint GRAT, protecteur des fléaux ravageant champs et récoltes est fêté le 7 septembre.
               A cette date les Conflarains faisaient bénir le blé à l’église.
                   En 1432, un conflarain, Oger MORIZET, évêque d’AOSTE, donnera à sa paroisse natale un
               magnifique reliquaire en forme de bras, renfermant les reliques de Saint GRAT.
                   La partie supérieure du retable est réservée au tableau de l’Assomption de la Vierge, en
               robe rouge et manteau bleu, sur un nuage ascensionnel entourée d’anges, elle ressemble à
               celle de la façade.
                   Deux  cariatides  supportent  le  fronton  curviligne  qui  épouse  le  plein  cintre  de  voute
               fermée où plane une colombe, symbole de l’Esprit Saint, sur fond bleu, entourée d’angelots
               sculptés sortant des nuages.
                   Au  sommet  du  retable,  en  médaillons,  à  côté  de  Dieu,    deux  personnages,  le  sieur
               ROSSET et son épouse, se sont fait représenter. En effet, ils ont payé pour ce retable dix
               mille florins ! Notre guide nous fait judicieusement remarquer qu’ils devaient avoir un égo
               surdimensionné car  les  autres  familles  de  donateurs  n’ont  que  leurs  armes  dans  des
               tableaux de l’église !
                   Ces  trois  panneaux  sont  séparés  par  quatre  grosses  colonnes  dorées,  auxquelles
               s’enroulent symétriquement des rameaux fleuris, qui supportent un entablement ; ils sont
               coiffés de chapiteaux
                   Au rez-de-chaussée du retable, le tabernacle porte une exposition dont le couronnement
               est tenu par deux anges en mouvement. Le sculpteur a couvert les espaces à nu, de vases,
               guirlandes, bouquets.
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