Page 9 - REPRISE DE SAVOIE 2009 CONFLANS & CHATEAU FORTERESSE DE MIOLANS
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Par opposition les stalles sont très simples et la porte du Chœur, en fer forgé, est de la
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même époque, début 18 siècle.
Sur la gauche du retable, nous voyons une fenêtre en trompe l’œil faite pour rappeler la
fenêtre opposée.
3. Intérieur de l’église
Les trois étapes de chantier de restauration ont permis d’établir que les peintures
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prolongeant le retable dans le Chœur sont du 17 siècle, celles de la nef et des collatéraux du
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19 siècle, période du néoclassicisme : traits plus marqués. Les peintures entourant le Christ
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en Croix sont du 18 siècle.
La chaire en noyer sculpté, classée Monument Historique, est l’œuvre de Jacques
CLERANT en 1718 (il a également ciselé celle de l’église de BEAUFORT, que nous avons
visitée en septembre 2023). Partout souffle un vent qui soulève les vêtements, la vie
s’exprime par le mouvement.
Saint PIERRE, bouche ouverte, reconnaissable à son trousseau de clefs et les évangélistes
dont Saint MARC avec son bien étrange lion moustachu à tête humaine, sont assis contre les
angles décorés de feuilles, fleurs et écussons.
Sur le dossier, le Bon Pasteur est entouré de deux cariatides aux longues tuniques
flottant au vent qui soutiennent le dais décoré d’une guirlande de fleurs finement sculptée
dans la masse.
Sur la corniche de ce dais sont assis six angelots musiciens, joufflus, aux cheveux épais et
aux grands yeux. Enfin tout en haut, Marie en Assomption, est tout à fait unique, les mains
ouvertes, sur une nuée d’angelots.
Cette sculpture qui « sort » est dite sculpture en rond de bosse ou sculpture mouillée.
C’est l’expression et la particularité même du baroque de toujours mettre quelque chose,
genou, bras, en avant, afin de capter la lumière qui va ainsi se réfléchir de manière différente
sur un vêtement.
Nous contournons cette magnifique chaire, puis au fur et à mesure de notre visite, nous
découvrons les autels latéraux parmi eux, celui dédié à Saint Pierre II de TARENTAISE,
premier abbé de TAMIE, celui de Saint-FRANÇOIS de SALLES qui de passage à CONFLANS
conseilla aux Conflarains d’y appeler les Capucins, dans le fond, l’autel du Rosaire, dans la
collégiale gauche, le grand Christ en croix qui occupe tout le mur, au fond l’autel de St
JOSEPH.
Puis nous voyons les six panneaux des fonts baptismaux en bois, posés sur une vasque
de pierre. Ils sont vraisemblablement l’œuvre de Jacques CLERANT, on y retrouve la même
expression des visages des angelots et les mêmes guirlandes de feuilles et de fleurs.
Ainsi l’ornementation intérieure et le riche mobilier traduisent l’influence baroque, art
au service de l’église catholique, il est plus qu’un catéchisme imagé, il traduit cette attente
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de l’Eglise et des paroissiens des 17 et 18 siècles.
Nous traversons la Grand Place pour nous engager dans la rue du SENAT, rue étroite et
pavée, aux habitations ocrées, elle monte jusqu’à la Tour Sarrasine.
Sur notre parcours, nous apercevons le clocher à lanternon de l’église qui fut en partie
détruit en 1794 et reconstruit en 1804 à l’identique. Sur le 3 ème étage d’une tour
quadrangulaire, s’élève une tour octogonale d’où s’échappe la voix grave du bourdon de
CONFLANS, accompagné par les tintements clairs des autres cloches.
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