Page 24 - GEAH - LA GRANDE GUERRE 1914-1918 ISSUE CONFERENCE DU 27 FEVRIER 2016
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Ainsi, les mutineries qui
affe te t l’a e f a çaise au Nivelle et Pétain au château de Compiègne
mois de mai et de juin 1917, sont La ville de Compiègne est située, de par sa situation
le sultat de l’i su s des géographique, aux avant-postes pendant toute la guerre ;
offensives menées par le général son château est transformé en hôpital militaire.
Nivelle lors de la bataille du
Chemin des Dames (on n'avance Il fut guli e e t o a d pa l’a iatio allemande,
que de 500 mètres au lieu des 10 sans grand dommage en raison des faibles charges (30 à 40
kilomètres prévus, et ce, au prix kilogrammes).
er
de pertes énormes : 30 000 morts Le château préféré de Napoléon I où il épousa Marie-
en dix jours). Louise fut réquisitionné en octobre 1914 par les autorités
Beaucoup de mutins ou de sa itai es f a çaises et e jus u’au p i te ps . Il oit
protestataires sont des soldats notamment sa salle de bal et sa salle à manger,
aguerris qui ont prouvé leur t a sfo es e salles d’hôpital.
valeur au combat ; ils refusent de
montent en ligne, mais acceptent
de conserver les positions.
Des slogans sont entendus,
« A bas la guerre » ; aujou d’hui,
les histo ie s s’a o de t à pe se
que les mutineries seraient
da a tage la d o st atio d’u
sentiment de détresse
extrêmement profond plus que
l’e p essio d’u e adh sio à u
discours révolutionnaire.
Les cas de désertions sont
rares car sévèrement punis
peloto s d’e utio .
Monsieur Pointet résume
l’alte ati e pos e au
récalcitrants : « Si vous ne voulez
pas aller en enfer, vous êtes
morts ! ».
Le ressentiment et le
Début 1917, le général Nivelle et le Grand quartier
désespoir des poilus s'expriment général investissent le château, tel un ministère.
dans « la Chanson de Craonne »,
sur un air de bal-musette. Tous les blessés ou malades, le personnel, les
Soulignons que cette chanson médecins, ont été relogés dans une trentaine de petites
dérive d'une valse d'amour annexes pour compenser le grand hopital de Compiègne,
composée en 1911 par le père de hôpital de la 5 ème a e f a çaise….pou ue le g al
Jean Sablon : Bonsoir, M'Amour ! Ni elle puisse ou he da s la ha e de l’ e pe eu ,
« Adieu, m'amour ! adieu, ma ironise notre conférencier.
fleur ! Lo s u’il e pla e Ni elle, le g al P tai s’ i stalle
Adieu toute mon âme ! dans les caves gigantesques du château, là où étaient
Ô toi qui fis tout mon stockés vins et champagnes lorsque le château recevait les
er
bonheur.. » cours impériales de Napoléon I et Napoléon III.
Elle a été reprise et adaptée
par les poilus lors de leurs
différentes épreuves : Lorette,
Verdun... et pour finir, le Chemin
des Dames et le plateau de Californie, au-dessus de Craonne. Jugée défaitiste et antimilitariste, elle a
été interdite par la censure militaire.