Page 29 - GEAH - LA GRANDE GUERRE 1914-1918 ISSUE CONFERENCE DU 27 FEVRIER 2016
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agressif, symbolisant la puissance de la France, face aux Allemands.
G â e à l’a ge t, l’a i e pou a ai si pa ti ipe a tive e t à la gue e.
Le slogan « Sous ivez à l’E p u t de la Vi toi e », invite tous les
Français à financer la guerre.
- Rendre la guerre légitime du côté français, en « rejetant la cause »
su l’Alle ag e et e d o ça t ses crimes.
La guerre est utilisée comme argument publicitaire
Pour vendre la guerre
Pendant la guerre, en général, les affaires continuent,
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"La pub est déclarée " parodie Didier Daeninckx .
Les sp ialistes de la la e de l’ po ue o t p opos tout et
n'importe quoi à une population sous-informée.
- La presse écrite
Au début de la guerre, la réclame est très simpliste. Son seul support est la presse écrite, alors
véritable pouvoir car la presse française compte plus de 600 quotidiens (dont 90 à Paris entre 1881
et 1914). Elle est la plus lue au monde avec quatre quotidiens (Le Petit Journal, Le Petit Parisien, Le
Matin, Le Journal) qui dépassent chacun le million d'exemplaires.
Ai si, da s les jou au sou is à la e su e ilitai e, l’i age pu li itai e est p se te da s des
annonces et des caricatures : les masques contre les gaz asphyxiants "inattaquables par les acides et
efficaces contre les jets de vitriol" côtoient le chocolat Phoscao, "le plus puissant des reconstituants".
Simplex, le périscope pour les tranchées, le bracelet-montre Lip, "la montre de la victoire adoptée
pour le réglage des tirs par l'artillerie et l'aviation françaises", rivalisent avec Jubol qui « de même
ue le poilu hasse les Bo hes des o au , de e Ju ol hasse les auvais i o es de l’i testi
»." Sans oublier la jambe articulée Mayet-Guillot "en bois évidé, dite jambe américaine".
Le summum de la réclame revient au papier à rouler les cigarettes Riz Lacroix, où un bambin
fu e u e iga ette sous l'œil ie veilla t de deu soldats (photo de droite).
- L’affi he
L’affi he, ua t à elle, pe et de tou he
massivement ; elle est collée sur les
pa eau d’affi hage et les u s da s les
villes comme dans les plus petits villages.
Lo s ue la gue e s’i stalle la uestio de
son financement se pose, les
gouve e e ts s’i spi e t de la la e
pour la propagande, par une image forte
colorée pour attirer le regard et un texte
très court, le slogan, pour persuader.
Avec ces supports les états recrutent des
troupes et lèvent des emprunts.
Le poilu, mis en scène versant son sang pour la patrie, appelle au sacrifice
« du bas de laine » des ivils, tout est utilis pou o vai e l’a i e :
compassion, sacrifice, espoir, liberté, culpabilité !
« Pour que papa vienne en Cette guerre est pendant quatre années, une opportunité pour la
permission, s'il vous plait » !
"réclame" qui, en dépit des circonstances, vend du rêve en jouant sur la
fibre patriotique. Pour continuer de toucher le public et le convaincre de soutenir l'effort de guerre,
les publicitaires ont fait appel à des illustrateurs de grande qualité comme Francisque Poulbot (1879-
1946), Théophile-Alexandre Steinlen (1859-1923) ou Charles Fouqueray (1869-1956) qui mettent en
scène les orphelins et les réfugiés sur fond de désolation, mais ne montrent surtout pas les horreurs
de la guerre.
1 Ecrivain français, né en 1949 qui a écrit "La Pub est déclarée ! 1914-1918" (Editions Hoëbeke, 2013)