Page 27 - GEAH - LA GRANDE GUERRE 1914-1918 ISSUE CONFERENCE DU 27 FEVRIER 2016
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Cette e su e a pou ut d’ vite d’i fo e l’e e i, d’e t ete i le o al des F a çais, d’ vite le
défaitisme ainsi que souder la population autour du gouvernement.
A pa ti de 9 , l’Etat a o pag e la e su e ave la
propagande.
La o asse d’u jou al
Pour les journaux, « au moment de mettre sous presse, vers
La morasse est l'épreuve 4h00, le da teu e hef e vo ait l’ p euve o pl te du
ultime servant à vérifier la
composition d'un journal et journal, la morasse, par téléphone ; les censeurs indiquaient
l’a ti le, le passage, la ph ase ou e le ot u’il fallait
portant la note « bon à tirer ». e leve . Co e les jou au li he t g ale e t, et u’il
Le plus souvent la morasse tait d’ailleu s t op ta d pou e o e e la ise e page,
était tirée à la main, après
encrage rapide, on posait une un ouvrier grattait les clichés avec un outil spécial, une
échoppe ».
feuille de papier dessus et on C’est pou uoi, eau oup de jou au o po te t des
appli uait u e p essio à l’aide espa es la s ( eu des a ti les supp i s a l’Etat e
d’u e osse. Il e istait des cache pas la censure.
presses à morasse.
La presse se plie à la censure militaire et diplomatique, mais
pas à la censure politique. Les journaux ont le droit de
critiquer la façon dont le gouvernement conduit la guerre.
En revanche, il est interdit d'évoquer les opérations
militaires sur le terrain. Les journaux appliquent ces règles,
partant du principe que dévoiler certaines informations
pourrait favoriser l'ennemi.
Dans les journaux de toutes tendances, les informations
militaires sont reprises dans des « communiqués » rédigés
pa l’Etat-major ou le Gouvernement.
Bien-entendu, ne sont jamais révélés : le nombre de poilus,
les défaites militaires, les mutineries, les grèves, etc.
En lisant les journaux, les soldats se sentent encore plus
isolés et abandonnés.
Les « bobards » dans les journaux : u vrai cas d’école
s’agissa t des ar es :
Plus elles sont perfectionnées, moins elles causent de morts
et de blessés ! (Le Temps, 4 août 1914).
Entourés de rouge les passages
censurés et laissés en blanc Les blessures par balles ne sont pas dangereuses ! Les gaz
asphyxiants, eux, ne sont pas bien méchants ! (Le Matin de
Paris, 27 avril 1915). En somme, les balles allemandes ne
tuent pas !
En revanche, les armes françaises sont, elles, efficaces : la
baïonnette est même une arme « poétique »,
« chevaleresque » même, « d’u e sû et hi u gi ale »
(L’E ho de Pa is, juillet 9 - L’I t a sigea t,
décembre 1914).
S’agissa t des ho es :
L’e e i alle a d est ta : il est alad oit da s ses
ti s (L’I t a sigea t, août 9 .
Rien à voir évidemment avec le soldat français qui lui, au contraire, est héroïque : il se dispute
avec ses camarades pour monter au front (Le Matin de Paris, 15 novembre1914).
Blessé, le soldat français souhaite écourter sa convalescence pour repartir au front le plus tôt
possible (Le Petit Journal, 5 mai 1916).
Comment, les journaux ont-ils pu diffuser si
massivement des informations aussi
invraisemblables sans craindre de perdre toute
crédibilité ?