Page 31 - GEAH - LA GRANDE GUERRE 1914-1918 ISSUE CONFERENCE DU 27 FEVRIER 2016
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                                             4.2 – Les petites joies au quotidien
                                          Les  poilus  ont  créé,  dès  les  débuts  de  la  guerre  de  position  des
                                          journaux  de  tranchées  (plus  de  450),  tels  Rigol o he,  L’É ho  des
                                          T a  h es, La Roula te, Le Poilu d  haî  , le Ca a d du  o au, L’É ho
                                          des  gourbis,  Marmita,  La  Guerre  joviale….Mais  leu   diffusio    este
                                          li it e  e    aiso   de  l’isole e t  des  u it s  et  de  leu s  f   ue ts
                                          déplacements.
                                          De  facture  artisane  pour  la
                                          plupart  et  de  tirages  modestes,
                                          ils  tiennent  un  rôle  essentiel,
                                           o  la t l’a se  e de  ouvelles,
                                          et aida t pa  l’hu ou , à vai   e
                                          l’e  ui et pa fois le d sespoi .
                                          Malgré une apparente liberté de
                                          ton,  ils  ne  remettent  pas
               ouvertement  en  cause  la  situation  de  guerre ;  ils  traduisent,
                epe da t,  la  volo t   d’  happe   à  l’e fe   des   o  ats  pa
               l’   itu e et le  i e et  o stitue t u  t  oig age u i ue su  les
               conditions de vie et les mentalités de combattants.
                   Certains ont une durée de vie très courte et ne comptent
                ue  uel ues  u   os. D’aut es pa aisse t tout au lo g de la
               guerre comme Cingoli-Gazette de 1915 à 1919, Le Petit Bleu de
               1915 à 1918 avec une cinquantaine de numéros et Rigolboche
               de  1915  à  1918  avec  une  centaine  de  numéros.
                                                              e
               Seul, Le Crapouillot, imprimé à Paris, traversera le XX  siècle.
                   Les hommes tiennent aussi des carnets personnels.
                                                                          L’E ho des Ma  ites,  9 fév ie   9 6
                   Deux  personnages  apportent  du  réconfort  au  soldat  sur
               le f o t : le  uisi ie ,  ui lui  e plit l’esto a , et le vaguemestre, qui lui apporte des nouvelles des
               siens,  quelques  douceurs  par  un  colis  nourricier  ou  par  un  mandat-poste  sonnant  et  trébuchant.
               Le vague est e est l’a i du soldat, u  pe so  age p   ieu . Cha ue jou , o  l’atte d et o  le guette,
               o  se   jouit du  ou  ie   u’il vous appo te ou o  le
               maudit de ne pas en avoir reçu.
                                                                        Les journaux de tranchées
               Dans un courrier de mai 1917, un officier écrit : "La
                                                                       Ils  sont  rédigés  par  les  poilus  eux-
               correspondance  est  un  objet  de  première  nécessité
                ui se pla e, da s l’  helle des valeu s, e t e le pai    mêmes  pour  les  poilus,  au  cours  des
               et le pinard."                                      moments de répit.
                                                                       Plus  de  la   oiti   d’e t es  eu   so t
                                                                   écrits  en  première  ligne  entre  une
                                                                   attaque,  un  bombardement  ou  une
                                                                   alerte aux gaz, dans des abris de fortune,
                                                                   les autres au repos entre deux montées
                                                                   en lignes.
                                                                       Ils  sont  soigneusement  calligraphiés
                                                                   ou laborieusement dactylographiés, puis
                                                                   décorés,  et  illustrés  malgré  le  froid,  la
                                                                   pluie et la fatigue qui brouillent la vue et
                                                                   engourdissent  les  doigts,  ava t  d’ t e
                                                                   dupliqués  à  la  gélatine,  ronéotés  ou
                                                                   imprimés avec des moyens de fortune.
                   Qua d  le   ou  ie    ’a  ive  pas,   ota  e t  su
               les  premières  lignes,  la  déception  des  soldats  est
               évidente,  les  officiers  en  sont  conscients  et  font
               remonter cette réalité aux états-majors.
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