Page 10 - GEAH - LA GRANDE GUERRE 1914-1918 ISSUE CONFERENCE DU 27 FEVRIER 2016
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Les soldats soumis aux énormes puissances de feu de l'ennemi creusent spontanément des trous
pou s' a ite . Les t oupes s’e te e t fa e-à-face dans des tranchées pour une guerre de position
qui va durer longtemps et qui consiste à capturer la tranchée adverse pour percer le front ; paralysie
du conflit et épuisement progressif des forces opposées.
3. Les tranchées
• Origine des tranchées
Avant l'apparition des armes à feu, les douves autour d'un château fort et les fossés pouvaient
e
être considérés comme les ancêtres des tranchées. Au XVII siècle, Vauban révolutionne la prise des
places fortes en faisant construire des réseaux de tranchées autour de la citadelle. Dans ce cas la
tranchée n'a pas une vocation défensive mais offensive.
Un réseau de tranchées et de bunkers avait déjà été employé avec succès par les Maoris dès les
années 1840 pour se protéger des armes à feu britanniques lors des Guerres maories.
Un gigantesque réseau de tranchées se met en place sur plus de 700 kilomètres de front de la
mer du Nord à la Suisse.
Dans un premier temps, les tranchées ne sont que la réunification des trous individuels mis en
relation les uns avec les autres afin de pouvoir communiquer. Ces premières tranchées sont simples.
Si les premières tranchées de 1914 sont creusées hâtivement, les premiers mois de 1915 voient
se mettre en place un important système défensif tout au long du front.
En quelques mois, la tranchée a perdu le caractère temporaire initial pour devenir un véritable
mode de vie.
• Organisation des tranchées
D'une manière générale, une tranchée ne doit jamais être rectiligne afin d'empêcher les tirs en
enfilade et les effets de souffle. Plusieurs formes existent : en zigzags ; en vagues ; en crémaillères ;
en traverses, en traverses tournantes...
- Les tranchées de tir, dites " tranchées de premières lignes ", constituent la ligne de front
Tranchées de tir en traverses, à gauche et en traverses tournantes, à droite
Elles sont étudiées afin que l'ennemi ne
puisse pas voir si elles sont occupées ou non.
La largeur est d'environ 1,50 mètre. Elle est
assez profonde pour que les hommes puissent
circuler debout sans être inquiétés des tirs de
l'ennemi.
Au sol, un étage est conservé vers l'avant, il porte le nom de " banquette de tir ". Debout sur ce
promontoire, les hommes peuvent surveiller la tranchée adverse et tirer.
La terre extraite au moment du terrassement de la tranchée est répartie sur le rebord avant, le
parapet, et sur le rebord arrière, le parados. Ces deux reliefs artificiels ont pour but d'accroitre la
protection à la fois des tirs de face et des obus qui éclateraient devant ou derrière la tranchée.
Dans la tranchée, différents aménagements peuvent être entrepris (caillebotis de bois ou
treillages réalisés de fines branches disposées contre les parois, bords de tranchées renforcés par des
sacs de terre, sol et banquettes de tir rehaussés de planches de bois, etc..
Tout au long de la tranchée, des postes d'observation sont installés aux endroits où le relief
permet la meilleure vision de la tranchée adverse.
De plus, à 20 ou 30 mètres en avant, des postes d'écoutes et d'observations sont ajoutés. Ils sont
tenus par 2 ou 3 hommes bien armés qui ont pour but de scruter attentivement la tranchée ennemie
et de rapporter tous les mouvements et bruits anormaux. Ils sont en quelque sorte les postes