Page 26 - CONFERENCE ''VAUBAN, VISIONNAIRE ET HUMANISTE'' PAR JEAN-MARIE ROUECHE
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pour la France, mais c'est aussi et surtout parce qu'il se bat pour un principe plus élevé, celui de la
               liberté de conscience. Vauban est un humaniste, car il fait p euve d’esp it de tol  a  e.
               Ecoutez-le s'adressant toujours à Louis XIV : « Les Rois sont bien maîtres des vies et des biens de leurs
               sujets, mais jamais de leurs opinions, parce que les sentiments intérieurs sont hors de leur puissance et
               Dieu seul peut les diriger comme il lui plaît ! »


               Les mémoires de Vauban sur le sujet :
                        •  Mémoire pour le rappel des Huguenots (1689-1693).
                        •  Réflexions sur la guerre présente et sur les nouveaux convertis (1693).
                        •  Des censures et excommunications.
                        •  De la puissance de l'Eglise sur le temporel. Dissertation négative.
                        •  De la puissance des princes dans les choses ecclésiastiques.
                        •  Réflexions sur l'immortalité de l'âme.


                   c)  Le dési  d'œuv e  à la diffusio  du savoi  et des idées
               La  fin  du  17 ème   siècle  est  marqué  par  l'éclosion  d'une  pratique  nouvelle  :  le  recensement  des
               connaissances, le souci de les faire connaître et surtout celui d'exprimer les différents points de vue
               philosophiques qu'elles suscitent.

               Vauban tire de ses voyages et de son expérience de terrain une certaine idée de la France et comme
               l’o  di ait aujou d’hui, de so  « positionnement » dans une Europe en train de se construire et dans
               laquelle se profilent nos plus dangereux compétiteurs du XVIIIème et du XIXème siècle.
               Vau a   e t e  à  l’A ad  ie  des  s ie  es  e       .  Ses   o ta ts  so t   o   eu   et  suivis  ave   les
               s ie tifi ues,  u’il  e  o t e à l’A ad  ie des S ie  es  ais aussi ave  les vo ageu s et les diplo ates
               da s les salo s  u’il f   uente dans le dernier quart de sa longue vie professionnelle. Ceux- i l’a   e t
               à  des  vues  p   o itoi es  su   l’  uili  e  eu op e ,   u’il  e p i e  da s  plusieu s     oi es  su   les
                o ditio s d’u e pai  pe p tuelle e  Eu ope :  elui su  « l’i t   t p  se t des Etats de la chrétienté »
               et celui sur « un projet de paix assez raisonnable pour que tous les intéressés à la guerre présente en
               dussent être contents ».
               Co sta  e t Vau a  eut l’a ou  de so  pa s et le d si  de le se vi  ave  u e totale a   gatio  et
               une  o sta te lo aut ,    e  ua d il  ’app ouvait pas les  hoi   o au . A la diff  e  e de  o   e
               de ses contemporains, Vauban ne se borne pas à constater et à critiquer des dysfonctionnements, il «
               positive » et propose toujours une solution pour améliorer ou réformer.

               Avec plus de 90 mémoires écrits par Vauban sur tous les sujets, il a largement contribué à la diffusion
               des idées de son siècle mais celles-ci étaient réservées au roi et aux ministres. La majorité de ses
                o te po ai s  ’e  a pas eu  o  aissa ce.
               Vauban est un précurseur de la philosophie des Lumières, car dans ce pays fortement centralisé
               et de culture cartésienne, il met l'accent sur le droit, le « contrat social » et la capacité d'organiser
               rationnellement la société.

               Les mémoires de Vauban sur le sujet :

                      •  Moyens légitimes de procurer la paix entre les princes chrétiens (av. 1689).
                      •  J'ose m'assurer que le véritable intérêt des rois est la possession d'un grand nombre
                          de sujets (1698-1700) (22 pages.).
                      •  Intérêt présent des États de la chrétienté (v. 1700).
                      •  Projet de paix assez raisonnable pour que tous les intéressés à la guerre présente en
                          dussent être contents, s'il avait lieu et qu'il plût à Dieu d'y donner sa bénédiction
                          (1706).




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