Page 24 - CONFERENCE ''VAUBAN, VISIONNAIRE ET HUMANISTE'' PAR JEAN-MARIE ROUECHE
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Mais  au u e  suite   ’est  do   e  à  sa  p opositio .  Vau a      it  et   ultiplie  les   ela  es.  Les
                propositions de Vauban sont trop brutales, et ne trouvent pas un écho favorable dans le contexte
                de l’ po ue. Les p ivil gi s  ui o t le pouvoi   e vo t pas a a do  e  leu s p   ogatives fa ile e t.
                Il fut accueilli, en haut lieu, par un immense cri de colère et d'indignation. Contrôleurs généraux,
                intendants de province, officiers de finances, leurs commis, leurs secrétaires, leurs protégés, enfin
                toute  ette a   e de d p  dateu s… tous se vo aie t  ui   pa  l'appa itio  de  e liv e ve geu .

                Mais Vauban est tenace et il estime avoir raison ! Il va donc le faire imprimer pour en assurer une
                large diffusion et mettre le pouvoir en face de ses responsabilités.
                Le 3 février 1707, une demande de privilège de librairie pour un in-quarto intitulé « P ojet d’u e
                Dixme royale » a  t  d pos e, sa s  o  d’auteur, auprès des services du chancelier. Cette demande
                est  est e sa s   po se. L’auteu   ’est pas  it ,  ais à la  ha  elle ie, il est  o  u puis ue  ous
                savons que le chancelier lui-même est en possession du manuscrit. Sans réponse de la chancellerie,
                Vauba  d  ide de pou suiv e  ua d    e l’i p essio . À pa ti  de  e  o e t et de  ette d  isio ,
                il sait  ie   u’il est ho s-la-loi : so  a ou  du  ie  pu li  vie t de l’e po te  su  le  espe t de la loi.

                Il fait imprimer son livre peut-être à Rouen, plus sûrement à Lille.
                L’i p essio  a hev e, sous fo  e de feuilles, est liv  e e     allots  ui  e so t pas  ev tus du
                « privilège » et risquent la saisie. Vauban envoie deux hommes de confiance et leur fait passer
                l’o t oi de la po te Sai t-Denis dans son carrosse à ses a  es  ui  ’est pas fouill . Cha ue  allot
                 o tie t  e t volu es e  feuilles. C’est u   aît e  elieu  de la  ue Sai t-Jacques, qui broche la Dixme
                 o ale, jus u’à la fi  du  ois de  a s      et  elia e vi o      e e plai es  ue Vau a  dist i ue à
                ses amis et les volumes passent de main en main. À  ote   u’au u  e e plai e  ’est ve du : aux
                libraires qui en demandent, Vauban répond «  u’il  ’est pas  a  ha d ».
                Le 14 février 1707, le Conseil, dit « conseil privé du roi » se   u it et  o da  e l’ouv age, a  us  de
                contenir « plusieu s  hoses  o t ai es à l’o d e et à l’usage du  o au e ». Vau a   ’est pas i fo
                de cette condamnation et devant son succès, il prépare une seconde édition.
                Un second arrêt est donné le 14 mars et Vau a   ’est i fo    de l’i te di tio   ue le     a s. E
                attendant,  il  continue  la  distribution :  ainsi,  Jérôme  de  Pontchartrain,  le  fils  du  chancelier,  et
                se   tai e d’État à la Ma i e, a  use    eptio , le     a s, d’u  e e plai e  ui lui a  t  adressé le
                16 mars !

                E  fait  e  ue l’o   ep o he à Vau a  ne constitue  u’u   a al d lit de li  ai ie pou  l’a se  e de
                privilège. Jus u’à la pa utio  du P ojet d’u e Dixme royale, Vauban ne destine ses réflexions et ses
                   oi es  u’au seul  oi et à so  e tourage. Ce dernier tolère les « chimères » de ceux qui se disent
                  fo  ateu s, les e  ou age    e, ta t  u’elles  e so t pas pu li es ou dist i u es ho s du  e  le
                                                                                   e
                 t oit des ad i ist ateu s. Les  ouages de l’État a solutiste  este t, au XVII  siècle encore, un secret
                bien gardé.
                Reste  ue la Di  e  o ale est  el et  ie  u e affai e, l’ulti e  e ou s d’u  ho  e  ui a voulu, pa
                tous les  o e s, se fai e e te d e… Et les  esu es de  e su e  ’o t pas   ussi à e p  he  la
                diffusion et font le succès du livre.
                De fait,  alg   ses d fauts, le P ojet d’u e Di  e  o ale  este u  jalo  esse tiel da s la  o st u tio
                de l’  o o ie politi ue e  F a  e, et    e pou  la p e i  e fois les  o ditio s d’u e   iti ue de la
                politi ue a solutiste de Louis XIV. E   e se s, l’œuv e pha e de Vau a     ite d’ t e pass e à la
                postérité.

                f.     Les publications après la mort de Vauban
                Bien  qu'interdit,  cet  ouvrage  bénéficie  de  nombreuses  éditions  à  travers  toute  l'Europe.
                Effectivement, nous savons que les libraires de Rouen ont imprimé le liv e e      ,      et     …
                A pa ti  de Roue , le liv e est diffus  da s toute l’Eu ope : e  Holla de e      , à B u elles e      .





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