Page 12 - CONFERENCE ''VAUBAN, VISIONNAIRE ET HUMANISTE'' PAR JEAN-MARIE ROUECHE
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000 outils, 30 000 sacs à terre, tirés des places de Tournai, Condé, Valenciennes, Douai, Menin,
Lille et Le Quesnoy. Les effectifs rassemblés devant les places sont tout aussi importants : à Namur
en 1692, l'armée de siège compte près de 80 000 hommes qui assiègent la ville, tandis que les
travaux sont effectués par plus de 18 000 paysans réquisitionnés dans les environs. On estime
u’u e a e de ho es o ptait e vi o hevau ui o so aie t u total
de 1 000 tonnes de fourrage par jour.
La guerre de siège est ainsi un aspect incontournable de l'art de la guerre au Grand Siècle. Les
spécialistes en poliorcétique étaient donc des talents particulièrement recherchés au sein des
e
armées du 17 siècle.
Les réflexions de Vauban après le siège de Montmédy
C’est à pa ti du sa gla t si ge de la itadelle de Mo t d e auquel il participa comme
tout jeune ingénieur, et durant lequel il fut blessé trois fois se retrouvant seul survivant des quatre
ingénieurs engagés au départ, que Vauban commença à rechercher les moyens de conduire plus
rationnellement les attaques. Les troupes royales au nombre de 15 000 hommes en perdirent en
effet tu s et less s pou l’assaut d’u e ga iso fois i f ieu e, lo s d’u si ge ui
s’ te isa plusieu s ois.
Ce si ge p ovo ua hez Vau a l’a de t et i lassa le d si de t ouve des thodes d’atta ue
épargnant la vie des travailleurs et des soldats employés aux travaux des sièges et celle de ses
sapeurs, mineurs et ingénieurs.
Vauban stigmatise la bravoure inutile quand, comme au siège de Maastricht en 1673, elle fait tuer
sans nécessit offi ie s, ous uetai es do t le l e d’A tag a et soldats à la
ep ise d’u astio do t ave sa thode Vau a se se ait e pa u e jou e plus ta d : « …je
e sais si l’o doit appele oste tatio , va it ou pa esse la fa ilit ue ous avons à nous mettre
à d ouve t ho s de la t a h e sa s essit … ela est u p h o igi el do t les F a çais e se
o ige o t ja ais si Dieu, ui est tout puissa t ’e fo e l’esp e... ».
L’o igi e du T aité de l’atta ue des pla es
C'est pour initier son petit-fils, le duc de Bourgogne, à la guerre de siège, que Louis XIV commande
en 1703 au vieux maréchal (il a déjà 70 ans), un mémoire sur l'attaque des places fortes.
Vau a s’ tait toujou s efus , o e il s’ tait efusé à écrire un traité de fortification. Il arguait
u’il fallait à ha ue fois s’adapte au te ai et u’il ’ avait pas de thodes toutes faites !
Il avait pourtant déjà rédigé en 1672, à la demande du marquis de Louvois, un « Mémoire pour
servir d'instruction dans la conduite des sièges ». Il avait mis trois ans pour écrire cette étude de
près de 200 pages et d'une vingtaine de planches. Notez la date de la demande 1669 ! En 1667, à
34 ans, il a conduit les sièges de Tournai, Douai et Lille comme « diacre » de Clerville, alors
Co issai e g al des fo tifi atio s. Lo s u’il dige e p e ie oi e, il a d jà pa ti ip à
dix- euf si ges et il est toujou s viva t , ais il ’a pas e o e a uis l’e p ie e des ua a te-
sept sièges auxquels il participa.
Les si ges les plus i po ta ts ’i te vie d o t u’ap s : Maëst i ht e où il i ve te l’e ploi
des parallèles, Besançon en 1674, Luxembourg en 1684, Mons en 1691, Namur en 1692 ou encore
Ath e . Notez gale e t ue , ’est aussi la fi du siège de Candie en Crète qui va servir
de références à Vauban pour les tranchées en zig-zag.
Ce premier mémoire de 1669-1672 reste dans le tiroir de Louvois car Vauban fustige les méthodes
de l’ po ue : a se e de espe t du se et, auvais hoi des he i s d'approche, peu de soin
des t avau , i effi a it de l'a tille ie, p o it de l’assaut... Il iti ue aussi les offi ie s g au ,
les accusant de sacrifier leurs hommes par incompétence et par ambition ! On comprend
pourquoi ce traité resta confidentiel ! Mais ’est u e tape d isive da s le he i e e t
intellectuel de l'ingénieur, car il s'agit pour lui de la première tentative de codifier ou « réduire en
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