Page 14 - CONFERENCE HISTOIRE GASTRONOMIE FRANCAISE 25 FEVRIER 2017
P. 14
Autre figure emblématique, Catherine de Médicis (1519-1589), épouse du roi de France Henri II,
reine de France, mère de trois rois de France (François II, Charles IX et Henri III).
Sans doute a-t-elle amené de son Italie natale quelques cuisiniers mais les historiens de la cuisine
contemporaine relativisent son influence sur la cuisine française et voie t plus l ava e p ati ue et
intellectuelle des cuisiniers italiens, déjà diffusée par les livres imprimés (comme annoncé plus avant).
La principale influence italienne ne se fait pas sur la cuisine elle-même, mais plutôt su l a t de
décorer la table et la façon de manger : dispositio de hoses i utiles ais ag a les à l œil,
généralisation de la fourchette à deux dents, venue de Venise et de Florence dans les bagages de
Catherine de Médicis, des assiettes individuelles (en particulier en faïence) et la multiplication des
verres importés de Murano qui remplacent désormais les coupes de vermeil, d'argent ou d'étain.
La fourchette à deux dents
Inventée en Catalogne, elle était
grande et rudimentaire, elle est
esthétiquement améliorée par les Italiens
(manche finement ciselé).
Parvenue en France, son usage ne
deviendra systématique qu'à partir de la
mode des fraises et des collerettes sous le
règne d'Henri III.
On trouve alors plus
commode, pour ne pas
se tacher, d'utiliser une Cuisine du château de Chenonceau :
fourchette. Restée en l'état du temps de Catherine de Médicis.
Désormais, le raffinement consiste à Au Moyen Age, le sucre est une denrée médicale
éviter aux convives les contacts directs très chère achetée chez les seuls apothicaires.
avec les aliments.
La République maritime de Venise commerce avec
l O ie t, le assi dite a e et i po te du
sucre de Chypre ou de la vallée du Nil à des prix
acceptables.
Le sucre trône alors, avec les épices, sur les tables
aristocratiques vénitiennes ; tout est sucré y
compris la viande (alliances sucré/salé).
Au 16 si le, pa le iais de l Italie, le sucre envahit
e
les tables européennes !
L i flue e italie e se t aduit également dans les
e
œuv es de peintres français et européens des 16 et
début 17 siècle, ainsi Louise
e
Moillon (tableau de
gauche), qui mettent en
valeur les légumes et les
f uits e ui tait pas du
tout le cas au Moyen Age.
Un des services de table de
Catherine de Médicis o se v e F a e po te u d o d a ti haud e ui
au ait pas t o eva le da s u e fa ille a isto ati ue du Mo e Age ; la
reine a peut-être pas inventé ce goût mais elle a bien participé à cette
évolution.
• François Rabelais (1483 ou 1494 – 1553)
Dans ses œuv es, Le Tiers Livre de 1546 et Le Quart Livre de 1552, Rabelais fait une étude satirique
de la société ; la nourriture occupe une place telle ue l o peut affi e , – e si e est pas fait
pas ce but- u il a déjà entrepris une réflexion indirecte sur la cuisine.
Ne dit-on pas que la France est le pays de Rabelais !
13