Page 28 - CONFERENCE HISTOIRE GASTRONOMIE FRANCAISE 25 FEVRIER 2017
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i t oduit da s u  salo  te du de velou s  oi  ; au  ilieu u   e  ueil… d où   e ge G i od de La
               Reynière ravi de sa macabre plaisanterie. Tout finit par un plantureux banquet.
                   Il a l'idée de publier un périodique comportant un itinéraire des cafés restaurants et boutiques.
                   Ce sera "l'Almanach des gourmands", servant de guide dans les moyens de faire excellente chair
               par un vieil amateur. C est un énorme succès – plus de 20 000 exemplaires -qui ne se dément pas
               pendant près de dix années.
                   Un nouveau genre littéraire est né, la critique gastronomique.
                   En 1808 il publie " Le Manuel des amphitryons" contenant un traité de la dissection des viandes à
               table, la nomenclature des menus les plus nouveaux et des éléments de politesse.
                   Grimod de la Reynière estime "qu'on peut comparer un Amphitryon qui ne sait ni découper ni
               servir, au possesseur d'une belle bibliothèque, qui ne saurait pas lire : l'un est presque aussi honteux
               que l'autre".
                   Il créé également le "jury dégustateur". Il y eut 465 séances, toujours le mardi chez Grimod où
               l'on déguste des mets de choix envoyés par des restaurants, traiteurs, fournisseurs désireux de se faire
               connaitre.
                   Les jugements appelés aussi "légitimations" sont ensuite publiés dans l'almanach.
                   Mais,  certains  jugements  entraineront  des  protestations  et  on  l'accusera  même  de  partialité
               intéressée. Menacé de procès, il suspend la publication de l'almanach.
                   Grimod  de  La  Reynière  a  proposé  à  la
               France  un  Code  gourmand,  ouvrant  la  voie  à
               Brillat-Savarin et à la gastronomie moderne. Il
               devient  le  premier  critique  gastronomique  au
               monde.
                   Le troisième fondateur est Jean-Anthelme
               Brillat- Savarin (1755-1826)
                   Il naît, à une époque où le Rhône sépare la
               France  de  la  Savoie,  dans  une  famille
               bourgeoise de magistrats de père en fils.
                   Avocat,  Maire  de  Belley,  député  du  tiers
               état  pour  le  bailliage  du  Bugey  aux  États
               généraux, il participe à la Constituante, puis à
               l'Assemblée nationale en 1789 ; il a moins de 30
               ans. Ce sera un ardent défenseur de la peine de
               mort.
                   Il sera obligé de s exiler en Suisse, en Hollande, aux Etats-Unis où il exercera plusieurs métiers
               – il sera premier violon au théâtre de New York - ; il revient en France sous le Directoire.
                   Mettant de côté ses opinions politiques, il sert la Justice. Ainsi, Il sera jusqu à la fin de sa vie,
               membre de la Cour de Cassation de Paris : sous le Directoire, le Premier Empire et même au retour de
               la monarchie.
                                                               Il a des connaissances en musique, en cuisine,
                     La du hesse d A  a t s, épouse de Junot,   dans  les  sciences  exactes  -  il  est  l ami  de
                 gouverneur  de  Paris,  distinguait  ainsi    Lavoisier   grand   chimiste   de   l  poque,
                 l Al a a h des Gour a ds et la Ph siologie    d Anthelme    Richerand,    chirurgien   et
                 du goût, ouv ages des deu  ho  es  u elle     ph siologiste,   e   e  de  l A ad  ie  de
                 avait connus chez Talleyrand :                médecine.
                       Brillat-Savarin  mange  pour  vivre,  mais   Après   avoir   publié   quelques   études,
                 comme il veut bien vivre, il fait de cette action   il  travaille  à  la  rédaction  du  livre  qui  fera  sa
                 t  s  i po ta te  l o jet  d u e  atte tio    renommée  :  La  Physiologie  du  goût  ou
                 spéciale.  Ap  s  avoi   lu  l Al a a h  des   Méditations  de  gastronomie  transcendante,
                 Gou  a ds je   avais plus fai … après avoir   publié  en  1825,  deux mois  avant sa mort.  Il  y
                 lu Brillat-Savarin, je demandais mon dîner.     ambitionne  de  proposer  une  réflexion  sur
                                                               l ali e tatio   à  la  fois  pratique,  esthétique,
                 .                                             philosophique, et sociopolitique.

                   Pour Brillat-Savarin (1826)   le plaisi  de la ta le est pa ti ulie  à l esp  e hu ai e ; il suppose des
               soins antécédents pour les apprêts du repas, pour le choix du lieu et le rassemblement des convives  .
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