Page 17 - CONFERENCE ''VAUBAN, VISIONNAIRE ET HUMANISTE'' PAR JEAN-MARIE ROUECHE
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En second lieu, il juge les officiers mal formés, surtout ceux qui ont acheté leur compagnie ou leur
gi e t. Il p f e ait u ava e e t au ite, otio i o g ue à l’ po ue. Plus pratiquement, il
s’o upe u te ps du e ute e t des ouveau ingénieurs à qui il fait passer un véritable examen
d’aptitude, juge à ses yeux de leur valeur et de leur mérite.
Enfin, dernier exemple, plus trivial ais v lateu , elui de l’ uipe e t vesti e tai e des soldats.
La atio alisatio ’e est alo s u’à ses d uts : seules certaines unités de la Maison du roi bénéficient
d’u u ifo e. Vau a se a ge da s le a p des pa tisa s vigou eu de l’u ifo isatio de l’ha it
militaire, signe social d’appa te a e au se vi e a et iveleu – jus u’à u e tai poi t – des
différences sociales internes au corps.
Les mémoires de Vauban sur le sujet :
• Mémoire sur la réorganisation de l'armée.
• Le directeur général des fortifications (v. 1680).
• Mo e d’a lio e os t oupes et d’e fai e u e i fa te ie pe p tuelle et t s e elle te
(1703, 530 pages).
d) L’é o o ie
Mais Vauban est un esprit méthodique, il ne veut pas se fier seulement à ses observations, il tient à
baser ses réflexions sur des données sûres et chiffrées. Il va dans ce but accumuler une énorme
documentation sur toutes les provinces françaises, effectuer ce qu'il appelle des « dénombrements »,
que nous nommons aujourd'hui des statistiques (ses travaux dans ce domaine ont été si bien menés
que les statisticiens actuels considèrent Vauban comme le créateur de leur discipline).
Il o çoit et fait e p i e te les p e ie s e e se e ts de populatio et s’e e e à des p oje tio s
démographiques. Il se fait aider par tous les intendants des provinces auxquels il adresse des
questionnaires détaillés sur la population, l'habitat, les ressources agricoles, forestières, minières, le
commerce... Son premier travail de synthèse qu'il va rédiger à Bazoches porte sur la région qu'il connaît
le mieux, la région de résidence de sa famille et il l'intitule : « Description géographique de l'élection
de Vézelay » écrit en 1696.
Ce petit mémoire (21 pages imprimées) est tiré du tome 2 des Oisivetés. Ce mémoire est un confetti
da s l’œuv e ite de Vau a , ais ’est u o u e t ! C’est le p otot pe des thodes de
recensement des populations et des i hesses d’u pa s.
Vau a a u e o sessio : il veut ue l’i pôt soit al ul p opo tio elle e t au eve us et au
richesses possédées, quelque-soit la lasse so iale du d te deu . Mais pou fi e le tau d’i positio
et estimer le rendement, encore faut-il o aît e le o e des ha ita ts i posa les et l’esti atio
de leurs biens. Vauban a une formation scientifique, et comme ingénieur, il supputait les quantités de
te e, de sa le, de pie e, des effe tifs de te assie s ou d’ouv ie s. D’a o d utilisée sur les chantiers, il
appli ue ette thode à u e ville, u e p ovi e… ’est-à-dire à la démographie et à la fiscalité.
Les premiers travaux de démographie de Vauban datent de 1686 à Dunkerque où il fait établir un
dénombrement des habitants par maison. En 1696, Vauban est devenu un seigneur morvandiau bien
ta lit puis u’il poss de he ta es do t de ois autou de Bazo hes et u’il est le seig eu
de des pa oisses de l’Ele tio de V zela . Il appli ue do sa thode de « d o e e t » à sa
région de résidence.
Pa i les ultiples oi es, ui so t souve t auta t d’e e ples des statisti ues des iptives,
l'ouvrage est sans doute le plus abouti. Je vous cite le titre complet : « Description géographique de
l’ le tio de V zela , o te a t ses eve us, la ualit , les œu s des ha ita ts, leu pauv et et
i hesse, la fe tilit du pa s et e ue l’o pou ait fai e pou e o ige la st ilit et p o u e
l’aug e tatio des peuples et l’a oisse e t des estiau ». Vaste p og a e !
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