Page 20 - CONFERENCE ''VAUBAN, VISIONNAIRE ET HUMANISTE'' PAR JEAN-MARIE ROUECHE
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−  Jean-Jacques Rousseau (1712 – 1778).
               −  Denis Diderot (1713 – 1784).



               Au 17 ème  siècle, quatre grands axes structurent les réflexions de l'époque sur la condition humaine :

                   1.  L’a  lio atio  des  o ditio s de vie du peuple,
                   2.  L’émancipation de la religion,
                   3.  Le d si  d'œuv e  à la diffusio  du savoi  et des id es,
                   4.  La motivation à substituer à l'absolutisme royal des systèmes de démocratie représentative.

                   a)  L’a élio atio  des  o ditio s de vie du peuple
               La p e i  e p  o  upatio  de Vau a    side da s la p ofo de  is  e du peuple, telle  u’il la  o state
               au cours de ses longs voyages. Ce peuple est victime des armées qui vivent « sur le pays », victime des
               luttes religieuses, victime des traitants qui le pressurent pour faire rentrer les impôts.
               Alors Vauban se pose la question : à quoi bon bâtir des fortifications redoutables pour défendre le
               pays, si ce pays se meurt de pauvreté et de maladie ? Il faut do   s’atta ue  d’a o d, au   a i es du
                al e  a  lio a t l’  o o ie du  o au e,  ’est-à-dire en créant des richesses nouvelles.
               Vau a  p opose alo s des solutio s  o  e les  o sai es, l’e ploitatio  des fo  ts et l’ levage des
               porcs.
               Par sa formation, par son mode de pensée économique, Vauban se rattache au courant mercantiliste,
               qui vise à drainer le plus possible de métal précieux en développant la production et les exportations
               grâce à la mise en place de ma ufa tu es  de d aps, d’a  es…  et e  li ita t les i po tatio s pa  la
               hausse des d oits de doua e. L’e   de t d’o  ai si o te u pe  et de fi a  e  l’ad i ist atio , les
               guerres  et  les  arts.  Vauban  reste  convaincu  que  la  France  pourrait  vivre  en  quasi-autarcie,  en
               p oduisa t   e   u’elle   o so  e,  sa s  l’aide  i t  ess e  des  aut es  pa s  eu op e s,   ivau   et
               adversaires du Roi-Soleil.

               Vau a   se   o t e  favo a le  à  la  gue  e  de   ou se   u’il  va  jus u’à  glo ifie   da s  so   M  oi e
               concernant la caprerie (1695). La politi ue d fe sive du  o au e su  te  e doit s’a  o pag e  d’u e
               offensive sur la mer, qui blesserait les Anglais et les Hollandais dans ce qui fait leur force et leur richesse
               : le commerce maritime. Dans ce jeu à somme nulle, les prises de guerre enrichiraient les Français alors
                u’elles appauv i aie t les  a  ha ds a glo-hollandais.
               Le plus important pour Vauban reste toutefois la réforme des institutions économiques du royaume.
               Pour ce faire, il montre à travers des jeux intellectuels ce que serait pour lui une bonne politique, et
               p opose des solutio s p ati ues afi  d’e  ou age   e  ui  e s’appelle pas e  o e la   oissa  e.

               Nous avo s d jà vu à t ave s ses    its su  l’e plosio  d  og aphi ue  a adie  e u  e e ple de jeu
               intellectuel « à la Vauban ». Il aime, grâce à des suites mathématiques, prédire un avenir idéal quoique,
               d’ap  s lui, possi le. Il  e ouvelle l’e e  i e e       da s u     oi e do t le tit e   su e à lui seul
               l’i te tio  : De la  o ho  e ie, ou  al ul esti atif pou   o  aît e jus u’où peut aller la production
               d’u e t uie pe da t di  a   es de te ps. Ce  al ul sp  ulatif su  la populatio  po  i e se justifie
               aisément à ses yeux : le porc est un animal peu cher, compagnon de toutes les chaumières et festin
               des banquets paysans. Chaque truie ayant selon ses calculs six cochons par portée – trois mâles et trois
               femelles – ap  s l’âge de deu  a s, u e seule t uie peut  o  evoi  au  out de di  a s p  s de si   illio s
               de  des e da ts,  soit  d’i  o   a les  kilog a  es  de  via de  à    e  de   ou  i   sans  difficulté  la
               populatio . Ce  al ul,  ui  e tie t pas  o pte des  ultiples i t a ts    essai es à l’ levage po  i , est
                vide  e t sujet à la   iti ue,  ui  ’a d’ailleu s pas  a  u . Pou ta t,  ette supputatio  th o i ue a
               le mérite de montrer que, da s des  o ditio s opti ales, la  is  e du peuple  ’est pas i  lu ta le et
                u’u e  o  e ad i ist atio  peut  o t i ue  à la   so  e .




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